Mehdi Jomaâ semble de plus en plus décidé d'en découdre avec le terrorisme. Et les décisions de la cellule spéciale qu'il vient de créer au sein de la présidence du gouvernement, continuent d'asséner des coups douloureux aux terroristes. Pas encore ceux qui sont retranchés dans le maquis, certes, mais ceux qui se cachent derrière eux et qui guident leurs faits et gestes. Mehdi Jomâa semble, donc, décidé de compliquer la vie à tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, sont en train d'apporter une quelconque logistique aux groupes de terroristes armés. Ainsi, et après avoir frappé le premier coup, hier soir, en ordonnant la fermeture des mosquées qui ne sont pas contrôlées par l'Etat, de même que les média qui prônent un discours takfiriste, le voilà qui continue sur sa lancée, complètement sourd aux injonctions et autres sursauts de panique que n'ont cessé de crier les partisans de certaines parties, connues, du reste, pour leurs « proximité » des groupes islamistes extrémistes. Nullement impressionné par les déclarations enflammées d'anciens ministres qui ont accouru sur des plateaux TV pour lui « conseiller » de ne pas toucher aux mosquées et médias visées par l'interdiction, ni par les insinuations, à la limite de l'impolitesse, de certains députés qui ont tenu à lui rappeler les limites qu'ils lui avaient imposées en concoctant une constitution à leur mesure, Mehdi Jomâa continue, imperturbable, dans une série d'actions, aussi bien au niveau décisionnel que sur le terrain, actions qui ont procuré à tout le monde la sensation qu'un déclic quelconque vient de s'opérer quelque part, et qui a libéré les acteurs du système sécuritaire, qui se sont mis à égrener succès sur succès et descente sur descente, avec de nombreuses arrestations à la clef. Ne voulant, donc, rien entendre de ce qui pourrait entraver cet élan, Mehdi Jomâa vient de publier au nom de sa cellule de crise, une nouvelle série de mesures à même de tarir les sources de financement des terroristes, et ébaucher par la même occasion, un parcours inévitable d'enquêtes judiciaires qui mèneront très probablement aux bailleurs de fonds et parrains des groupes terroristes, pouvant même atteindre des milieux étrangers qui seraient à l'origine du soutien financier à ces groupes. C'est ainsi que le communiqué de la cellule de crise qui vient d'être publié, annonce : 1- La création au sein de la cellule, d'une commission dédiée au suivi des activités des ONG, et notamment des filières de leurs financements, à la recherche d'éventuels liens avec les groupes terroristes. 2- La suspension immédiate des activités des ONG suspectées d'avoir des liens avec les activités terroristes, en attendant de compléter les mesures judiciaires dans ce sens. 3- Le renforcement immédiat des forces de l'armée nationale et de la garde nationale en démarrant les démarches en vue de recruter 3250 nouveaux agents pour la première et 500 agents supplémentaires pour la deuxième. 4- Renforcer le contrôle des étalages anarchiques dans les périmètres des mosquées, et dans les autres espaces communaux. 5- Engager des poursuites judiciaires contre tous ceux qui auront été inculpés de discours takfiriste ou poussant à la haine et au meurtre. Voilà, donc, une bonne chose de faite, et qui comptera dans l'actif de Mehdi Jomâa, et de son courage, puisqu'il rentre, ainsi, de plein pied dans une guerre ouverte contre les terroristes et ceux qui les manipulent.