L'ancienne députée de l'Assemblée nationale constituante et membre de la Voie démocratique et sociale, Salma Mabrouk est montée au créneau contre la nomination de l'élu du parti républicain, Iyed Dahmani, à la tête de la commission des fiances. Dans une longue tribune diffusée sous la forme d'une lettre ouverte, « ‘Que défends tu en définitive », l'ancienne députée se fend d'un long réquisitoire contre son ancien collègue et seul rescapé du parti républicain à l'Assemblée des représentants du peuple. La députée dénonce l'équilibrisme des positions de l'ancien député de l'ANC qui n'a cassé trois ans durant de ménager la chèvre et le chou, estime-t-elle, et défend la candidature du Front populaire qui se tient à « une ligne cohérente ». « Si je dois« accepter » que tu me représentes au parlement en tant qu' « opposant » à la tête de cette commission primordiale et que tu t'ériges ainsi en « porte drapeau » de l'opposition parlementaire du moins sur les questions économiques, je suis en droit de savoir ce à quoi je dois m'attendre, question qui n'a pas lieu d'être si le Front Populaire obtient gain de cause, car, encore une fois, la ligne politique de ce parti est claire et cohérente », argue Salma Mabrouk. Pointant les désistements et les ambiguïtés de ce dernier, l'ancienne députée exprime sa crainte que la nomination d'Iyed Dahmani ne participe à la volonté de réduire l'opposition à un rôle de composition « face à une majorité hybride et quasi hégémonique ». Salma Mabrouk juge que la candidature du Front populaire est la seule à même de « porter la voix » d'une frange en passe d'être écrasée par le virage libéral du gouvernement. « Cela ne sera pas suffisant pour préserver les services publics d'une privatisation à outrance, ni pour garantir la protection de la classe moyenne qui s'appauvrit de jour en jour, ni pour « bloquer » certaines réformes nuisibles prévues dans le code d'investissement et dans d'autres projets économiques, car comme tu le sais le gouvernement bénéficie d'une majorité écrasante ne laissant pas la place au doute. Mais au moins, cela permettra à ceux qui portent légitimement le statut d' « opposition » grâce à un positionnement politique cohérent de « porter la voix » de ceux qui ne se sentent pas représentés par la majorité au pouvoir », conclut-elle