Assiste-t-on au premier couac diplomatique entre la Tunisie et la Libye? Le président de la République, qui s'est longuement exprimé en fin de semaine sur la chaine « Al Hiwar Etounssi », a affirmé que le gouvernement tunisien coopère et collabore avec l'autorité influente en Libye sans tenir compte de sa légitimité. Répondant à une question sur les critiques suscitées par la réception du chef du gouvernement de Tripoli, Khalifa Gouil, Béji Caïd Essebsi a jugé « nécessaire et utile » la coopération avec le gouvernement de Tripoli car il représente « l'autorité véritable en Libye ». Ces propos ont engendré le courroux du gouvernement de Tobrouk, reconnu à l'échelle internationale. Plusieurs cadres du gouvernement libyen ont qualifié de « dangereux et d'irresponsables » les propos de BCE , qui jugeait absurde la question de la légitimité acquise par le gouvernement dirigé par le général de Khalifa Haftar. Les mêmes sources ont considéré que ces propos brouillent les cartes et profitent aux groupes terroristes. Dans une déclaration au journal londonien « Al Hayat », un conseiller du gouvernement de Tobrouk s'est indigné contre ces déclarations et exprimé son étonnement qu'un responsable de l'expérience et du poids de Béji Caïd Essebsi émette de tels jugement sur un gouvernement élu. Un communiqué officiel sera diffusé dans les prochaines heures. Il y sera question de « refus d'immixtion » et de « demandes d'excuses » pour des propos qui ne manqueront pas d'alimenter la polémique.