La première audience du procès du Martyr Chokri Belaïd a été marquée par une manifestation organisée par les partisans du Front populaire devant le palais de justice à Tunis. Des centaines de militants du Front populaire , des activistes politiques, de la société civile, des juristes et de simple citoyens , s'étaient rassemblés mardi brandissant des pancartes à l'effigie de Chokri Belaid et criant des slogans à la gloire du Martyr et de son combat, promettant de suivre son itinéraire ainsi que celui de Mohamed Brahimi le député de l'Assemblée constituante qui a été assassiné quelques mois après Chokri Belaïd. Revendication pour que Laarayedh soit entendu par le juge Les manifestants réclamaient aussi au cri « Laarayedh devant l'enquête » en allusion au ministre de l'Intérieur à l'époque de l'assassinat de Belaïd et ancien Premier ministre Ali Laarayedh dont ils réclament qu'il soit entendu par le juge. L'ambiance était électrique de l'avis même de certains avocats de la défense qui affirment que c'est pour la première fois qu'un procès est tenu dans le hall du palais de justice, ce qui témoigne de l'importance de procès. Premier assassinat politique En effet , il s'agit du premier assassinat politique qui a coûté la vie à un leader politique de la gauche en Tunisie, un militant de la cause de la classe des démunis qu'il défendait en tant qu'avocat et pour laquelle il militait en tant qu'homme politique pour leur assurer un lendemain meilleur. Le cortège funèbre le jour de son enterrement au cimetière de Djellaz à Tunis du point de vue des vagues humaines qui ont déferlé, témoigne de soin aura et surtout de sa proximité des Tunisiens. Un homme qui dérangeait Sa verve et son franc parler ont dérangé beaucoup au sein de la classe politique qui ont nourri à son égard une grande animosité et ont œuvré systématiquement à son élimination. Le procès sera de longue haleine de l'avis des observateurs et certains membres du collectif des avocats de la défense qui parlent d'un acte d'accusation de plus de 1000 pages et de milliers de documents et autant de témoins. L'enjeu: la manifestation de la vérité Certes le courant salafiste est pointé du doigt dans cet assassinat, selon les avocats de la défense mais il est de bon ton que le procès décortique les tenants et aboutissants de cette affaire. Mais l'enjeu est qu'au bout de ce procès, ceux qui ont été désignés comme impliqués dans l'assassinat soient jugés et que les commanditaires soient identifiés et pour que la vérité se manifeste et tout la lumière soit faite sur cette affaire pour qu'il n'y ait pas dans les annales de l'histoire du pays de précédent d'affaires confuses classées dans les terroirs de la justice. La Première journée du procès qui a été ajourné au 30 octobre prochain a été marquée par le refus des accusés de se présenter devant la cour.