Le Président français était l'invité du chef de gouvernement italien ce mardi matin au cours d'un bref sommet afin de discuter de sujets sensibles. Un “sommet très très positif” pour Berlusconi. Le Chef du gouvernement italien et le Président français ont mené de concert une conférence de presse à l'issue de leur rencontre sur des sujets aussi brûlants que l'immigration tunisienne, l'intervention en Libye, la répression en Syrie ou encore les vues de groupes français sur les entreprises italiennes. Des problèmes que les deux hommes ont traité “les uns après les autres. On a trouvé des solutions ou une méthode de travail pour aboutir à des solutions”, s'est félicité de son côté Nicolas Sarkozy. Immigration Les deux responsables ont annoncé l'envoi d'une lettre au président de la Commission européenne Barroso et à celui de l'Union européenne Van Rompuy afin d'”adapter les institutions”. Dans le viseur : les accords de Schengen qui garantissent la libre circulation des personnes dans la zone. La semaine dernière, l'Elysée avait laissé entendre qu'il pourrait suspendre ces accords. Ce mardi, les responsables des deux pays ont demandé à ce “qu'ensemble on gère les problèmes”. Nicolas Sarkozy a souhaité “une évaluation commune de la situation, le renforcement de Frontex, l'échange de bonnes pratiques”. “Qui gère Schengen?” a interrogé le Président français. Il a aussi demandé une clause de sauvegarde quand un pays est défaillant à défendre ses frontières. Paris et Rome demandent ainsi d'examiner le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières Le sujet devrait occuper le prochain Conseil européen du mois de juin. Libye L'Italie a annoncé lundi qu'elle allait contribuer à l'effort des alliés en impliquant ses avions dans les raids en Libye. “Nous avons besoin de la participation de l'Italie. Qui pourrait comprendre que l'Italie ne participe pas au travail de la coalition pour permettre aux Libyens d'être un peuple libre ?”, a demandé Nicolas Sarkozy. Syrie La situation est devenue inacceptable, ont martelé les deux responsables alors que le pouvoir syrien a répondu par la violence aux manifestations locales. “Il ne peut pas y avoir deux poids et deux mesures”, a assuré Nicolas Sarkozy tout en assurant que chaque situation est particulière et qu'aucune intervention ne peut avoir lieu sans résolution de l'ONU. “C'est un tournant majeur, dont nous acceptons chacune des conséquences. Ça ne veut pas dire que nous allons intervenir partout.” Les rachats d'entreprises italiennes par des groupes français Alors que ce mardi matin même, Lactalis annonçait son offre publique d'achat à l'encontre de Parmalat, Silvio Berlusconi a assuré “souhait commun” de créer de “grands groupes franco-italiens”. Les deux hommes ont salué la force des grands groupes français et le dynamisme des PME italienne. “Mais le déficit entre l'Italie et la France, c'est nous qui le payons”, a souligné Nicolas Sarkozy qui a longuement fait l'éloge de ce pays frère. “On est tellement bien qu'on n'a pas l'impression d'être dans un pays étranger comme un autre.” Le Président français a conclu que la France sera “très heureuse de soutenir” le candidat italien Draghi à la direction de la Banque centrale européenne en remplacement de Jean-Claude Trichet. Tout en assurant que ceci n'avait rien à voir avec cela. Source : Reuters – Alessandro Bianchi / lexpress.fr