Des ex-combattants de Daech ont fui les rangs de l'organisation terroriste. Les raisons: son extrême violence, notamment envers les musulmans, et la tristesse de la vie sous le califat. L'International Center for the Study for Radicalization, du prestigieux établissement britannique King's College de Londres, a publié lundi 21 septembre un rapport sur les déserteurs de l'Etat islamique. Depuis janvier 2014, ils sont cinquante-huit, dont neuf originaires d'Europe occidentale et d'Australie, à avoir publiquement évoqué les raisons de leur départ. Ils évoquent l'ultra-violence de l'organisation terroriste, qui ne tue pas que des partisans de Bachar el-Assad mais vise aussi des musulmans sunnites opposés à son régime, des civils et des otages. Comme le rapporte le New York Times, ces transfuges mentionnent aussi le décalage saisissant entre la propagande de Daech en ligne et la vie réelle sous le califat. Des combattants syriens ont ainsi fait état de traitements de faveur accordés aux djihadistes étrangers et plusieurs déserteurs rapportent que des combattants de Daech ont été exécutés par leurs propres commandants. Deux d'entre eux se sont également enfuis après avoir découvert qu'ils étaient destinés à des attaques kamikazes. «S'ils me trouvent, ils me décapitent» «Tout n'est pas que parade militaire et victoires», explique Ibrahim, un occidental qui a quitté les rangs de l'Etat islamique. Il avoue avoir trouvé la lapidation d'un couple adultère «juste» mais désapprouvé la mise à mort d'intervenants humanitaires, de civils ou de journalistes. «L'Etat islamique tue toute personne qui dit « non », tout le monde doit être avec eux», ajoute encore un Syrien de 26 ans qui a payé un passeur pour aller en Turquie: «Je me disais constamment: « S'ils me trouvent, ils me décapitent. »»