A croire Ayman Nour, l'opposant égyptien, président du parti « Al Ghad » et de surcroit, propriétaire de la chaine satellitaire émettant à partir de la Turquie « Al Charq », l'ex-président provisoire tunisien, Moncef Marzouki va animer une émission hebdomadaire sur cette chaine qui s'intitulera « la seconde vague » [Al mawja athaniya, en arabe]. Voilà, donc, Marzouki, recyclé en animateur télé, après son bref passage par la case « pouvoir » en Tunisie. Est-ce une sorte de parachute qui lui aura été offert par son ami Nour ? En quelque sorte, une voie de garage pour l'enfant terrible de la politique tunisienne ? Il semble bien que non ! Car si on regarde de près le contenu qu'a voulu Marzouki pour son émission, et qui est celui de donner « sa vision du printemps arabe », on se rend compte que le titre qu'il lui avait choisi, fait froid au dos et glace le sang dans les veines. En effet, par seconde vague, Marzouki entend, vraisemblablement, une deuxième vague de protestations sociales avec laquelle il aurait l'intention de finir d'ébranler le monde arabe, avec l'appui, et à la grande joie d'on « ne » sait qui ! Ainsi, donc, Marzouki se serait mis dans la tête (ou « on » lui aurait mis dans la tête), de conduire la deuxième vague du printemps arabe ? Rien de moins étonnant, surtout quand on recoupe ce qui vient d'être annoncé, avec ses dernières déclarations, et surtout, celles de ses « amis » qui ont toujours voulu montrer qu'ils savaient tout, et prédisaient tout, en répétant ce que leur annonçait leur patron Marzouki. C'est ainsi que le « fidèle » Adnène Monser n'avait de cesse de répéter, ces derniers jours, que la façon de gérer les affaires de la Tunisie par l'équipe actuellement, au pouvoir, allait, « obligatoirement » conduire à une nouvelle révolution beaucoup plus sanglante et beaucoup plus violente. Et pourquoi pas, à la clé, les fameuses guillotines qu'avait prédit, en sage devin, Marzouki il y a si longtemps. Serait-ce dans cette perspective qu'il avait créé sa sacrée « mouvance du peuple citoyen » ? Et dans cette besogne, Marzouki semble pouvoir compter sur son ami droit-de-l'hommiste, comme lui, Ayman Nour, qui prône, lui aussi la résistance en Egypte face à ce qu'il qualifie de coup d'Etat militaire contre Morsi, et qui prophétise la reprise des affrontements et du chaos chez lui, et qui compte pour cela, sur ses « amis » les islamistes de tous bords. Et ce qui interpelle dans toute cette histoire d'émission TV, c'est, surtout, son intitulé de « deuxième vague ». Car on connait l'amour qu'a Marzouki pour les métaphores, du genre de la théorie de la chaussette et de la chaussure, qu'il utilise assez souvent pour annoncer ce qui lui trotte dans la tête. Et quand Marzouki parle de deuxième vague, c'est de la redoutable deuxième vague du tsunami qu'il parle, celle qui vient après la première « alerte », et qui est toujours plus dévastatrice et meurtrière, et qui emporte tout avec elle, pour ne laisser que chaos et désolation. Il semble, donc, que Marzouki soit conscient que ce qu'il qualifie de printemps arabe, n'est en réalité qu'un Tsunami qui a balayé les pays arabes, une vague meurtrière qui ne connait pas de logique et qui ravage les terres et emporte les innocents. Une vague qui incarne la traitrise et la lâcheté des éléments. Une vague qui confirme ce que l'on dit quand on qualifie la mer de traitresse, alors qu'elle est, d'habitude adorée pour sa beauté, son calme et ses richesses. Une vague qui détruit tout sur son passage, sans réfléchir, sans même savoir pourquoi elle est là. Une vague générée et poussée par de sombres et profondes puissances situées aux fins fonds des océans, telles des superpuissances qui se battent pour qui prendrait le dessus sur l'autre, et pour qui chevaucherait son rival, et qui laissent éclater l'énergie accumulée de leur combat en une fraction de seconde, comme des superpuissances qui lâchent dans la nature leur armement fatal, pour se livrer leur guerre par Etats et organisations interposés. Sacré Marzouki, qui sait ce qu'il veut, et qui s'acharne à l'obtenir, à n'importe quel prix, et quels que soient les moyens, qu'il justifie par la fin. Et Marzouki semble tenir à « sa » deuxième vague, puisque la première « déferlante » lui a été chipée devant son nez, par ses amis les islamistes qui lui avaient, en fin de compte fait faux bond. Ce qui lui avait laissé un arrière goût d'amertume et l'a motivé pour continuer à « tenter le diable » en vue d'obtenir « sa » deuxième vague qu'il prendra le soin de chevaucher avant les autres, et dont il pourra se targuer d'avoir été l'instigateur avec sa sacrée émission.