Les premières semaines qui ont succédé la rentrée scolaire ont été marquées, cette année, par un certain nombre d'incidents et, même, de drames, qui ont trait de façon directe ou indirecte avec la santé des apprenants. Ce qui laisse envisager que la situation de la santé en milieu scolaire laisse à désirer, et serait, même, devenue le parent pauvre de la santé publique. En effet, il ne se passait, quasiment, pas un jour sans qu'un fâcheux constat ne fasse la une des médias, en rapport avec des états lamentables des établissements scolaires. Des salles de classe insalubres, des dortoirs inhabitables, des cuisines infectes, etc... Puis les choses se sont corsées d'un coup, avec et sur une même néfaste journée, le décès d'une jeune élève en plein cours d'éducation physique, et une intoxication alimentaire ayant touché une quarantaine d'élèves. Et ironie du sort, ou simple hasard de calendrier, ces drames se sont déroulés le jour même où le ministre de la santé fêtait, en compagnie de ses collaborateurs responsables de la médecine scolaire, la rentrée et détaillait les programmes prévus pour cette saison. Quant aux deux drames, les enquêtes préliminaires ont conclu qu'ils auraient pu être évités, moyennant un tout petit peu plus de sérieux de la part des responsables du ministère de la santé, dans l'intérêt qu'ils prêtent à la santé en milieu scolaire. Car la médecine scolaire ne se résume, nullement, en les séminaires et congrès pompeux organisés dans les palaces des zones touristiques, ni dans l'unique visite médicale, si jamais elle a lieu, dont bénéficient les élèves. Visite qui n'a rien de médical, et qui se passe comme dans un hôpital de brousse, avec des enfants alignés derrière la porte et où le médecin n'a pas le temps matériel, ni l'intimité nécessaire, pour s'entretenir, comme il le faut, avec ses patients pour détecter leurs problèmes de santé. En effet, si la pauvre jeune fille décédée pour, apparemment, un problème cardiaque, avait bénéficié d'une bonne visite médicale par le médecin scolaire, elle aurait, certainement, été interdite d'éducation physique. Et pour l'autre incident, si les services d'hygiène de la direction régionale de la santé avaient effectué une visite, ne serait-ce qu'évasive, à l'école où il y a eu les cas d'intoxication alimentaire, le problème aurait pu être évité, à coup sur. Et comme avec des « si » on ne risque pas d'aller bien loin, il serait, peut-être utile d'être constructif, et de retenir la leçon de la part des services régionaux de la santé, qui ne devraient pas avoir trop de mal à organiser des visites de contrôle d'hygiène dans les écoles de leur région, pour identifier les problèmes et y remédier, à titre préventif au lieu d'attendre qu'il y ait de la casse pour réagir après coup. De même qu'un bon planning permettrait d'organiser des visites systématiques à tous les élèves pour détecter parmi eux ceux qui pourraient présenter des problèmes cardiaques ou autres, qui gagneraient à être correctement pris en charge, pour éviter de nouveaux drames dans nos écoles. Il serait, par ailleurs, judicieux de prêter à la santé mentale des élèves l'attention qu'elle mérite, et d'installer des cellules d'écoute animées par des psychologues, pour soulager les élèves du fardeau de la pression psychologique qu'ils subissent, surtout, par les temps de crise qui courent.