Damné est celui qui, de par son travail, ou à cause de quelques courses, se trouve obligé de se rendre au centre ville de Tunis, et de chercher une place pour stationner son véhicule. Surtout quand ce « manège » devient quotidien, et tourne au calvaire, pour les nombreux fonctionnaires et autres citoyens dont les bureaux ou les administrations se situent au centre de la ville, avec une mention spéciale pour le quartier de La Fayette. Car il faut imaginer ce qu'endure « quelqu'un » qui est obligé, tous les jours que le Bon Dieu fait, de descendre à l'enfer du quartier de La Fayette, au cœur de Tunis. Il devra, d'abord se démener comme un diable, à l'intérieur de sa voiture, pour se frayer un chemin entre les milliers de véhicules qui convergent, chaque jour, au même moment, vers ce quartier. Il devra, carrément, se battre contre les bus qui ne respectent aucun code, contre les chauffards encore mal réveillés qui se croient en plein safari urbain, contre les gens « civilisés » qui se permettent de stationner en énième position, juste pour acheter des croissants, ou pour savourer à leur aise leur expresso. Ensuite, quand il arrive, enfin, à destination, ce pauvre « quelqu'un » va devoir faire le tour, non pas, du pâté de maison, mais du quartier en entier, à la recherche de la moindre brèche contre le trottoir, pour y loger sa voiture. Et c'est là que commence le vrai calvaire avec un grand « C ». Car quand les voitures stationnées des deux côtés de la chaussée, ne sont pas pare-choc contre pare-choc, et qu'il y a une place qu'il entrevoit de loin, dès qu'il s'en approche, il se rend compte qu'il y a un tas d'ordures, oublié par les services de voirie, qui occupe la place, ou alors, il tombe nez à nez, avec un monumentale borne en béton, ou un bac à fleurs sans fleurs, placés là par un indélicat commerçant sous prétexte qu'il ne veut pas qu'on stationne devant son local, pour ne pas masquer sa vitrine. Parfois, même, ce pauvre « quelqu'un » parvient, avec grande peine, à retenir sa colère, quand il doit longer le trottoir de toute une rue, vide, et où il ne peut pas garer sa voiture, car un responsable d'administration s'était mis dans la tête d'y placer des obstacles pour empêcher tout véhicule d'y stationner, pour des raisons, probablement, sécuritaires. Sachant, faut-il le rappeler, que toutes ces installations qui bloquent les trottoirs y ont été mises sans aucune autorisation des pouvoirs publics. Finalement, notre pauvre « quelqu'un » aura à faire le choix entre, rentrer et abandonner, ou alors, se rabattre sur un des parkings payants, et qui sont hors de prix, surtout qu'on y stationne à longueur de journée, et que çà doit se répéter tous les jours de la semaine. Et que font les autorités, pour pénaliser les indélicats qui s'approprient, illégalement, les places de parking devant leurs commerces et leurs administrations ? Eh bien, rien du tout. Au contraire, on dirait que ces dépassements ne peuvent que faire le bonheur de la police municipale, qui jouit du calvaire des automobilistes et qui se fait un malin plaisir de verbaliser, ou d'emporter les véhicules dont les propriétaires ont eu la fâcheuse idée de mal se garer.