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De l'enfer des poids lourds aux passe-droits
Reportage : Circulation routière
Publié dans Le Temps le 21 - 01 - 2008

Les habitués des longs parcours, pas ceux qui font une petite navette quotidienne entre la banlieue et leur lieu de travail, même s'ils souffrent de quelques désagréments aux embouteillages, passent vraiment des moments difficiles quand ils se trouvent derrière une file de poids lourds libyens, ou tunisiens.
Le GP1 devient une épreuve épouvantable avec cette augmentation exponentielle du transport des marchandises par la route. Le projet de ligne ferroviaire reliant Gabès à Tripoli, la prolongation de l'autoroute vers le sud, allègeraient certainement la densité du trafic actuel. Il est éprouvant, de nuit comme de jour, d'être coincé entre quelques poids lourds, avec une ligne continue de quelques kilomètres pour tout horizon.
L'enfer commence à la sortie de l'autoroute, à la gare de péage de Hergla. Là où le GP1 rejoint la RN 2. On rencontre les énormes mastodontes qui descendent chargés de produits divers. Tous les camions libyens, tous des semi-remorques, sont bâchés. On ne voit rien de leurs cargaisons, qui peut être aussi bien des couches pour bébés, des sacs de ciment, du bois, des fûts, du fer à béton, des produits chimiques, ou autres. On s'en aperçoit lorsqu'il y a un accident, les remorques couchées. Très souvent, ils se regroupent pour faire la route ensemble. Il suffit de voir au petit matin, les rassemblements d'une quinzaine d'unités, à La Skhira , pas loin de la station-service, sur l'immense esplanade, devenue parking de poids lourds. A El Hécha, on se permet de garer ces engins pratiquement au bord de la route ( voir photo). Tout le long du GP1, il y a ainsi des lieux réservés à ces rassemblements. Comme à El Amarat et à Koutine. Là, n'en parlons pas : d'immenses stations services sauvages, à quelques mètres de la route, « tolérées » au vu de tous, sont régulièrement alimentées et approvisionnées en carburants de toutes sortes par les chauffeurs de ces poids lourds qui, trouvent dans ce trafic, de quoi arrondir passablement leurs salaires.... Vous jouez vraiment de malchance si vous arrivez juste au moment où la file s'ébranle.... Qui pense à vous laisser le passage ????
Des moments très durs à passer, entre Gabès, Mareth et Médenine. Beaucoup de lignes continues et beaucoup de limitation de vitesse. Pire, lorsque vous arrivez à Tajra, petites collines qui surplombent Médenine. Une ligne continue infinie, sinueuse, de quelques kilomètres. Là, dans les montées,les vieux moteurs crachent ce qu'ils peuvent, et si vous êtes sage, vous faites patiemment du cinq kilomètres/heure ...... Les plus nerveux, ne résistent pas, doublent, et se trouvent très souvent nez à nez avec une brigade mobile de la Garde Nationale .....Allez expliquer votre « délit » !!!!, Alors que la gêne vient en fait du camion qui roule au pas, et qui, lui, fait obstruction à la circulation !

Giclées de sable
Le calvaire, c'est la traversée de Médenine : une seule route qui passe par le centre ville, avec un goulot d'étranglement, après le rond-point du Gouvernorat. La route est défoncée par endroits. Ajoutez à cela tous les camions tunisiens avec leurs cargaisons de bouteilles de butane, qui traversent la ville aussi, la danse devant la vieille usine de briques, la sarabande des bennes d'argile, le gravier, le sable, le ciment.
Cette portion du GP1, à partir de Gabès est des plus empruntées par les poids lourds : cimenterie , les nombreuses sablières d'Oudref, les carrières de pierre et de gravier de Djebel Dissa, la zone industrielle de Gabès, le port de Ghanouche. Heureusement qu'une rocade évite la traversée de la ville !! Il faudrait y penser pour Médenine.
Souvent, malgré l'obligation absolue de bâcher les bennes transportant du sable ou du gravier, votre voiture est complètement ravalée par les filets de sable qui coulent des interstices, et si vous avez le malheur d'oublier votre vitre ouverte, vous êtes sûr de recevoir une giclée de silice dans les yeux. Si c'est du gravier, c'est une autre histoire : c'est une pluie de gravillons sur votre pare-brise à la vitesse du camion ajoutée à la vôtre !!! Un vrai mitraillage, si en plus, c'est une montée et une ligne continue...
Le même enfer est vécu par les usagers de la route Sfax-Sbeitla. Après le carrefour d'El Aouïed ( appelé le point « 74 »). Là, les camions qui circulent sur la route GP13, vers les carrières de Sidi Bouzid, et qui doivent alimenter la construction de la nouvelle autoroute, se font une course de folie : ils doivent être certainement payés au nombre de voyages fait dans la journée. De véritables tornades qui vous foncent dessus, et gare à vous si vous ne descendez pas de suite sur le bas côté. Eux ne le font pas sous prétexte d'être « chargés ». Un vrai calvaire pour un automobiliste même aguerri, cette portion du GP13.
En plus, beaucoup d'usines s'installent tout le long du GP1, avec des mouvements incessants de camions de fournisseurs des matières premières, et des livraisons.

Négligences.....
Par ailleurs, il est à remarquer que de nombreux véhicules dépendant directement ou indirectement de certaines administrations ne subissent pas les contrôles techniques. Pour preuve, ces dizaines de bennes, de tracteurs et autres engins sur lesquels on ne voit aucune plaque d'immatriculation, souvent sans feux arrières, ni stops, ni clignotants. Sont ils assurés au moins?? Dans le cas d'un accident de circulation, quel numéro relever ?? Qui assume la responsabilité civile ou pénale ?? Il suffit de se promener dans certaines villes pour constater que beaucoup d'engins de voiries sont en défaut. Sont-ils au dessus des lois ?? Pourquoi ferme-t-on les yeux sur ces passe-droits flagrants ? De la même façon, certaines citernes et autres remorques, appartenant à certains ministères, sont dans ce cas, ainsi que des remorques de tracteurs transformées en transports collectifs de certains ouvriers sur des chantiers.... Tout cela relève de la négligence, du laisser aller, de l'acceptation du fait accompli.
De la même façon, on n'a l'impression que les sens interdits ne sont pas faits pour les vélos, mobylettes !!! On se fait à l'idée que cette interdiction n'est valable que pour les automobilistes ! Et encore, il suffit de prendre le temps, de s'arrêter à quelques « raccourcis »interdits pour voir nombre de véhicules, y compris des taxis, s'engouffrer dans ces passages qu'ils connaissent bien. Sans parler des petits futés qui, à Tunis, pour prendre un exemple avéré, n'hésitent pas à utiliser les voies réservées au métro, rue de Hollande, souvent, pour faire un « shunt » de la Place de Barcelone, vers la rue de Yougoslavie.

Occupation anarchique des trottoirs
Indulgence, complicité, complaisance, laxisme, laisser aller : où est le rôle du représentant de la population auprès des centres de décisions, municipalité, conseil régional, député, si ce n'est d'être en éveil permanent pour défendre à tout moment l'intérêt du citoyen ? S'asseoir dans un café, alors qu'on sait très bien que les chaises débordent et gênent le passage des piétons, c'est être complice d'un passe-droit,ou incompétent. Passer devant un grand magasin, une quincaillerie, un marchand de meubles qui envahit le trottoir, sans attirer l'attention des services dont relève ce débordement, c'est n'accorder aucune importance aux arrêtés municipaux et autres lois qui existent pourtant. Que les associations censées défendre les droits des citoyens ne doit pas s'intéresser qu'au prix des carottes pendant le mois de Ramadan, mais s'insurger contre les privilèges et les passe-droits accordés à certains : stationnement dangereux, gênant et abusif. Le consommateur, c'est aussi le citoyen piéton, ou automobiliste, qui a droit à un partage équitable de tout l'espace de la cité.

La priorité aux bacs de Djerba
Là aussi, il y a du grain à moudre. Beaucoup de complaisance, et de complicité abusive. Ce qui gêne particulièrement les usagers, aussi bien à l'arrivée qu'au départ, c'est ce supposé « accès en priorité » qui permet à beaucoup, des passe-droits incompréhensibles. Est ce qu'une bétaillère, de simples citoyens en famille, ou des jeunes en voiture de location, peuvent prétendre à une quelconque « priorité » ?? La réponse du préposé au guichet reste toujours vague : « c'est un zamil (collègue) ». Allez savoir ce qui ce cache derrière ce vocable....Ainsi beaucoup de copains, d'amis plus au moins proches, passent pour des « zamils », sans un regard pour tous ces citoyens, civilisés, qui attendent leur tour. Parfois une altercation, de la violence verbale, des insultes.
Combien de véhicules, souvent des camionnettes de transport de marchandises, de "voisins", d'amis de "collègues", de cousins d'amis de voisin de collègue, d'habitants du même quartier ou des villages limitrophes, de voitures à plaque blanche, relevant de l'administration donc, parfois avec femme et enfants, passent sous le nez de ceux qui font civilement la queue, y compris le samedi et le dimanche !!! Que les ambulances, les voitures officielles, les cas d'urgence, passent en priorité, cela va de soi. Tous ces « fonctionnaires » allant à Médenine,ou ailleurs, doivent faire comme tout le monde, comme tous les instituteurs, infirmiers, professeurs, postiers et autres employés, et ne pas profiter ni de leur statut, ni de la couleur de la plaque minéralogique de leur voiture, pour passer « en priorité ».
Sinon, il faut se plier à la règle absolue : demander une priorité à qui de droit. Appliquer les règles du civisme et de l'égalité. Là aussi, Il y va de la crédibilité de l'Etat. La répétition, dans les discours officiels, de la nécessité de mettre fin aux abus ne doit pas rester comme un vœu pieux, mais trouver son application au quotidien, dans ces petits riens. . Et, quand on ose rouspéter, on vous jette à la figure « il a la priorité », et on ne vous prouve rien. Oser mettre en doute la parole de celui « qui laisse passer » ????
Il faut dire ici que l'administration régionale, dont dépend la gestion des bacs de Djerba, n'y est pour rien. Ce sont, en fait, les petits chefs locaux qui font du zèle.
Et, maintenant, les poids lourds, qui étaient interdits de bac depuis quelques temps déjà, sont de nouveau autorisés à emprunter ces ferry, du moins pour un tonnage précis. Les risques de favoritisme vont certainement augmenter si on n'y met pas un hola sérieux.


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