A peine le nom de Youssef Chahed énoncé comme probable successeur au chef du gouvernement démissionnaire, Habib Essid, que les partis politiques se sont empressés de commenter la nouvelle. Youssef Chahed, qui occupe actuellement le poste de ministre des Collectivités locales, compte parmi la garde rapprochée du président de la République, Béji Caïd Essebsi, et a été désigné, sous les bonnes auspices du chef de l'Etat, comme médiateur à la crise qui opposait les deux principaux égos du parti Nidaa Tounès, Mohsen Marzouk et Hafedh Caïd Essebsi, et s'est soldée par la rupture de l'actuel coordinateur général du Mouvement du projet de la Tunisie (Al Machrou de Mohsen Marzouk). ‘éventuelle Si tous semblent s'accorder que le nouveau chef du gouvernement ne doit pas faire de vagues et être l'objet d'une bénédiction de la part de tous les parties ayant pris part au dialogue national sur le gouvernement d'union, Youssef Chahed provoque quelques dissensions telles les réserves exprimées par l'Union Générale Tunisienne du Travail, dont l'aval s'apparente à une nécessité, et par l'UPL qui a exprimé aujourd'hui son étonnement quant à l'éventuelle nomination de Youssef Chahed comme chef de gouvernement. Tunisie Numerique a fait le tour d'horizon des réactions des principales formations politiques dont voici le résumé: Ennahdha: Ennahdha a annoncé, hier, la formation d'une commission de concertation sur la nomination d'un nouveau chef de gouvernement et a réuni son bureau exécutif, sous la présidence de Rached Ghannouchi, pour examiner l'avancement de l'initiative présidentielle. Ennahdha a dit rejeter, à priori, la nomination d'un cacique de l'ancien régime mais n'oppose aucun refus dans le cas de sa désignation par Béji Caïd Essebsi. Ennahdha, première force parlementaire du pays, n'exclut pas, par ailleurs, de présenter un candidat à la primature invoquant le respect des équilibres parlementaires et des résultats des élections. Ennahdha affirme, en conclusion, rejeter les tractations et les manœuvres partisanes et exige compétence et expérience de la part du nouveau chef du gouvernement en dehors de son appartenance politique. Union Patriotique Libre: L'UPL a souligné qu'il exprimera sa position finale sur la désignation de Youssef Chahed cet après-midi à l'issue d'une réunion des principaux cadres du parti. Le porte-parole de l'UPL, Samira Chaouachi, a ajouté que le document de Carthage a défini les priorités du nouveau gouvernement et dessiné les contours du nouveau chef du gouvernement qui doit faire partie de la jeune garde, être doté d'expérience et de compétence et faire l'objet d'un consensus de la part de tous les acteurs politiques et nationaux. L'UPL n'exprime aucune réserve sur la nomination de Youssef Chahed et lui accordera la confiance s'il fait l'objet d'une approbation. Nous attendons du nouveau chef du gouvernement qu'il nous donne des ailes », a-t-elle conclu. Afek Tounès: Karim Hellali, membre d'Afek, a souligné que le parti n'émet aucune réserve quant à la nomination de Youssef Chahed, précisant qu'il peaufinera sa position à l'issue de la réunion du bureau politique. Hellali a ajouté qu'une demande a été soumise à BCE afin de laisser 48h aux partis pour évaluer et examiner les propositions émanant de la présidence de la République avant la réunion du mercredi 03 août à Carthage. Front Populaire: Le Front populaire, qui s'est retiré des concertations sur le GUN, a fait savoir son refus de la nomination de Youssef Chahed au poste de chef du gouvernement. Une réunion sera tenue cet-après midi à ce sujet. UGTT: Même son de cloche du côté de la centrale syndicale, qui a pesé de tout son poids dans le premier round des négociations et dont le feu vert semble indispensable au nouveau chef du gouvernement. Des sources proches nous ont confié que le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi, s'est retiré, hier, de la réunion tenue sous la houlette de BCE à Carthage, et oppose déjà une fin de non recevoir à Youssef Chahed. L'UGTT n'a pas souhaité s'exprimer officiellement et a reporté l'annonce de sa position définitive. Rappelons que l'ARP a refusé de renouveler la confiance au cabinet de Habib Essid. Une réunion, entament une nouvelle phase de négociations, a eu lieu, lundi, à Carthage en présence de nombreux acteurs du dialogue national sur le GUN. Les partis et organisations ayant signé l'accord de Carthage sont les suivants: Ennahdha, Nidaa Tounès, Mouvement du projet de la Tunisie (Al Machrou), la Voie démocratique et sociale (Al Massar), l'Initiative (Al Moubadra), le Mouvement du peuple (Achâab), l'UPL, le Parti Républicain (Al Joumhouri) et Afek Tounès.