Le parti islamiste Ennahdha, dont les leaders n'ont jamais su cacher leur « proximité » ne serait-ce qu'idéologique des groupes terroristes armés, ni leur sympathie pour ces « musulmans fâchés », vient d'officialiser ce que d'aucuns lui reprochaient de faire en cachette, en l'occurrence, la mainmise totale sur les appareils sécuritaire et militaire du pays, les seuls remparts qui résistent face à la somalisation de la Tunisie et son naufrage dans le chaos et l'insécurité des attaques terroristes. En effet, Ennahdha a su attendre son heure, et bien la choisir, pour s'emparer des « commandes » des appareils de sûreté et de défense nationales, en faisant nommer à la tête de la commission parlementaire en charge de la sûreté et la défense, Abdellatif Mekki ; un de ses faucons et figure de proue de l'opposition « interne » à Rached Ghannouchi, président du parti, qui fait figure, devant lui, d'une douce colombe. Le moment est, en effet, bien choisi pour cette mainmise, au regard de la situation dans la région avec l'imminence de l'offensive contre Daech en Libye et la déroute de ses guerriers qui ne manqueront pas de se cacher en Tunisie, le pays qui leur offrira l'hospitalité de leurs « frères », et les aidera à bien se préparer à la phase suivante de leur « contrat », à savoir l'invasion et la déstabilisation de l'Algérie voisine. Du coup, et de par les pouvoirs démesurés qu'octroie la constitution tunisienne à l'ARP et à ses commissions, faisant d'elles le cercle suprême du pouvoir en Tunisie, Abdellatif Mekki se trouve, pour ainsi dire, propulsé au poste de chef suprême des forces armées et de la sûreté nationales. Il aura pleins pouvoirs d'interférer et d'intervenir dans leur travaux, ce qu'il ne manquera, certainement, pas de faire, surtout, en matière de lutte contre le terrorisme. Ne serait-ce qu'en harcelant les premiers responsables de ce domaine par les séances d'audition et de questionnement, auxquelles il va les soumettre, pour, in fine, avoir un droit d'accès illimité et inconditionnel aux renseignements et aux projets des services du contre terrorisme. C'est, du moins ce qui ressort des appréhensions de certains dirigeants sécuritaires qui ne cachent pas leur suspicion au regard de cette nomination et de ses conséquences directes sur leur travail. Et certains n'ont pas hésité à faire part de ces appréhensions, et de les publier au grand jour. C'est, notamment, le cas du syndicaliste sécuritaire Habib Rachdi, qui publie sur sa page officielle facebook, une lettre ouverte qu'il adresse aux ministres de l'intérieur et de la défense nationale les invitant à se garder de fournir la moindre information à Abdellatif Mekki, concernant le programme de lutte contre le terrorisme et tout ce qui est en rapport avec la sûreté et la défense nationales.