Lors du premier colloque international sur la finance islamique, organisé dans la capitale les 7 et 8 Mai courant, par l'Association Tunisienne de la Finance Islamique, les participants ont affirmé “qu'aucune législation tunisienne n'interdit le développement de la finance islamique dans le pays”. Cependant, la réglementation en vigueur se caractérise par l'absence de textes d'application notamment le texte relatif à l'instauration et au développement d'établissements financiers de différentes catégories, a précisé M. Mahfoud Barouni, président du conseil d'administration de la Banque Zitouna, l'un de deux établissements pratiquant la finance islamique en Tunisie. Il a ajouté que le code des obligations et des contrats promulgué en 1906, mentionne certains produits financiers sans interdire d'autres. Quant aux activités de la finance islamique en Tunisie, elles remontent à plus de 25 ans avec la création de la Best Bank outre celles liées aux transactions de l'Etat avec la Banque Islamique de Développement (BID). De son côté, M.Ezzedine Khouja, secrétaire général du conseil des banques et des établissements financiers islamiques, a noté la prolifération de la finance islamique dans les pays musulmans et non musulmans avec 450 établissements islamiques recensés dans le monde, enregistrant une croissance annuelle de 28%. Il a indique que des établissements financiers occidentaux ont adopté dans leurs transactions, les mêmes principes éthiques, que des banques islamiques, compte tenu de leur efficience. Pour ce responsable, la dernière crise financière a révélé la solidité de cette activité dont le lancement remonte au début des années 70 avec la création de la première banque islamique dans la région du Golfe arabe, alors que le système bancaire traditionnel remonte à plus de 5 siècles.