Jeudi le 26 janvier 2017, l'Institut Français de Tunisie a organisé une soirée dédiée principalement à la jeunesse tunisienne et la démocratie naissante qu'est notre pays. Cette soirée a connu une surabondance de participants dont certains ont attendu plus d'une heure pour accéder à l'enceinte de l'IFT. Ce succès traduit la soif de culture des tunisiens et leur volonté à signer présent dans toutes les manifestations culturelles. Plus d'une soixantaine d'intervenants ont défilé sur la table ronde pour animer des débats devant un public hétérogène et attentif. Parmi eux, nous trouvons le philosophe Youssef Seddik, des figures de la presse nationale et internationale, des acteurs de la société civile, des militants pour le droit de l'homme, des cadres de l'Etat, des économistes, des penseurs et écrivains, bref, une mosaïque d'intellectuels et de spécialistes qui avaient chacun son mot à dire concernant l'espoir tunisien. Le débat a fait le tour des questions économiques, sociales, politiques, religieuses, identitaires, urbaines et même philosophiques. Elles étaient abordées autour de la thématique « Alors on pense un monde en commun », en relation avec le processus démocratique tunisien et toutes ses implications en termes de mutations générales sur le plan individuel, collectif et institutionnel. Les tables rondes ont connu plusieurs moments forts, qui ont même suscité les applaudissements vifs et spontanés du public. Parmi lesquels, nous citons le duo Oliver Poivre d'Arvor et Youssef Seddik qui ont animé à la lumière des chandelles un débat philosophique et spirituel saisissant autour du thème de la nuit. Durant le débat, de la poésie, des souvenirs, des versets coraniques et des citations ont été évoqués. Le dénouement du duo était musical, quand le public a accompagné le philosophe dans son chant de la chanson « Allaylou ya Laila » de Wadii Safi. Par ailleurs, la question de la transition générale de la société tunisienne était au cœur du débat. Les discriminations qui se perpétuent contre les minorités, la femme, la communauté LGBT, les gens en provenance des régions intérieures et toute personne qui sort de la norme ont été intensément discutées. Toutefois la soirée des débats a été allégée par des pauses, des one-man shows divertissants animés par Lotfi Abdelli et Nidhal Saadi, ainsi que le concert ultime du duo franco-tunisien Dhamma (Khalil Hentati et Sasha Bonnefond) qui ont mis tout le monde debout par leur musique expérimentale, mélange de genres très diversifiés (orientales, hispaniques, classiques, rocks, etc.) sur fond électronique sophistiquée. Notons enfin que nous pouvons louer les efforts d'organisation fournies et la direction de l'évènement qui a veillé à airer ce véritable festival dédié à l'intellect et au plaisir de penser une Tunisie démocratique, tolérante et épanouie.