Huit titres pour un album électro-pop frais et varié, aux sonorités orientales, jazz et hip-hop. Dans trois jours, sortira le premier album issu du projet musical «Dhamma». Le duo composé du Dj tunisien Khalil Hentati, connu sous le pseudo Epi, et de la chanteuse française Sacha Bonnefond, a confectionné et enregistré cet opus électro-pop avec ses propres moyens, dans un appartement à Paris. «Sa sortie sera digitale et indépendante (sur Soundcloud et Youtube)», annonce Dhamma dans un communiqué adressé à quelques privilégiés, permettant l'écoute en exclusivité et avant la sortie de l'album, auquel ils ont donné le nom de «Période botanique». La Presse en fait partie et nous nous sommes lancés dans la découverte de l'univers sonore de Dhamma, que ses auteurs définissent comme une musique qui, «sur fond électronique, tire ses influences de diverses musiques du monde : on y entend, selon les titres, des accents et sonorités orientaux, hispaniques, classiques, rock ou hip-hop, entre chants aériens, collectifs et improvisations instrumentales». Huit titres sont au menu de «Période botanique», avec des noms et des paroles qui «évoquent l'amour, l'authenticité, l'existence, l'éducation, la révolte, la religion, le lien avec la nature et la musique», précisent encore Khalil Hentati et Sacha Bonnefond. Plus on avance dans la playlist, plus l'écoute se fait intéressante. Le ton est donné avec une première chanson, « An Astrologer's song », au penchant pop très franc. Ensuite, « Time » incorpore une touche de rêverie et de spiritualité avant que « Hello sunshine » ne ramène un air de fraîcheur, doublé de « Summer », pour célébrer la vie et la nature. La deuxième tranche est plus surprenante, avec un «Alya» à la limite du spoken word électronique, «Congregation» avec des allures des années 80, un «Children's song» énergique avec une chorale d'enfants et enfin «Old moon», entre trip-hop et électro-oriental. Ce premier album représente pour le duo Dhamma «la période d'éclosion et de commencement: la naissance et la quête d'identité». Il nous semble, en effet, porter les traces des parcours personnels des deux artistes et croiser leurs chemins. Khalil Hentati a appris le Ney, le violon et la guitare sur un répertoire Jazz, funk et Blues avant d'adopter le pseudo Epi et de passer à la musique électronique en mixant des titres tunisiens, comme «Pour quelques dinars de plus» de Imed Alibi et «Dawri» de Ghoula, et internationaux comme ceux de Oum Kalthoum, Maâlouma Bent El Midah et Tinariwen. Le public tunisien l'a connu dans des événements dédiés à la musique électronique comme Naboo, Ephémère et Tunes. Quant à Sacha Bonnefond, elle fait de la guitare sur des compositions folk et chante en anglais (sa maquette de six compositions Folk arrive parmi les 5 finalistes au Tremplin des Francofolies). Pas étonnant donc que « Période botanique » soit électronique tout en étant oriental et occidental, avec une grande présence d'instruments à vent porteurs de son côté aérien et des percussions orientales évoquant l'ailleurs et les origines. Un produit électro-pop varié, où la musique autant que la manière de la produire portent le signe d'une génération née avec Internet, la fusion et l'effacement de toutes frontières culturelles. Le duo Dhamma a réalisé cet album comme on cultive un jardin d'intérieur, avec un home studio et grâce aux 1623 euros collectés sur la plateforme de crowdfunding ou financement participatif kisskissbankbank.com. Un bon son frais pour cet été, qui sortira le 23 mai en attendant d'être joué en Tunisie.