Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s'est défendu de toute bavure dans le rapatriement d'Anis Amri, auteur de l'attaque de Berlin. La visite du chef du gouvernement, Youssef Chahed, en Allemagne succède à une séquence de grand froid entre les autorités des deux pays sur fond de profondes dissensions sur le cas d'Anis Amri. Nul ne peut prédire si le hasard du calendrier faisant coïncider cette visite avec la « fête de l'amour » portera chance ou déterminera le succès de cette visite. Mais tout responsable aguerri sait qu'il ne faut jamais confier à la providence le soin de la préservation de ses intérêts. Selon la présidence du gouvernement, cette visite s'inscrit dans le cadre du raffermissement des liens entre les deux pays et du développement des perspectives de coopération bilatérale entre la Tunisie et l'Allemagne. Une visite de haute importance où le chef du gouvernement aura avant tout à rassurer les partenaires allemands et à rétablir la confiance et l'image du pays, ternie par l'acte d'Anis Amri. A cet effet, le chef du gouvernement s'est empressé de dédouaner les autorités tunisiennes de la moindre erreur dans le rapatriement de ce ressortissant tunisien. Dans un entretien accordé au journal allemand « Bild », Youssef Chahed a affirmé que son gouvernement « n'a commis aucune erreur dans le cas du Tunisien Anis Amri ». « Les autorités tunisiennes étaient en contact permanent avec l'Allemagne et ont agi correctement à ce sujet« , a assuré le chef du gouvernement. Anis Amri est l'auteur de l'attaque du camion-bélier survenu le 19 décembre dernier dans un marché de Noël de Berlin. Douze personnes ont péri dans cette attaque et 48 autres ont été blessées. Anis Amri a été abattu en Italie le 23 décembre au cours d'une fusillade avec la police italienne. Les autorités allemandes ont accusé la Tunisie d'avoir retardé son rapatriement. Une demande d'asile déposée par Amri avait été rejetée en juin dernier. L'Allemagne avait, dans la foulée de cette attaque, menacé de supprimer son aide au développement aux pays freinant l'expulsion de leurs ressortissants déboutés dans leur demande d'asile. Le chef du gouvernement tunisien a martelé que la Tunisie n'a rien à se reprocher dans ce dossier tout en réitérant son refus à l'idée d'un camp de réfugiés en Tunisie. Il a, par ailleurs, déploré l'attaque survenue en Allemagne et a affirmé son intention de se rendre sur les lieux de cet acte afin de se recueillir à la mémoire des victimes. Le chef du gouvernement entame à partir de mardi une visite de deux jours en Allemagne à l'invitation de la chancelière, Angela Merkel.