Dans un exercice loin d'être inédit, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a fait valoir ses principaux arguments et a, âprement, défendu le bilan du gouvernement d'Union nationale, dont il était à l'initiative. Le chef de l'Etat s'attelait ce dimanche à un exercice habituel. Et même si l'intervention d'aujourd'hui ressemblait étrangement aux sons des monologues précédents, elle était scrutée. A cette occasion, Béji Caïd Essebsi a renouvelé son soutien au gouvernement de Youssef Chahed et a rassuré ses détracteurs sur son état de santé. Je suis en bonne santé. On imputait les handicaps des chefs d'état arabes à leur santé chancelante. La sortie récente d'un responsable occidental a beaucoup fait jaser en prêtant à certains détracteurs du président de la République l'occasion de le sermonner sur son état de santé. A ceux-là, Béji Caïd Essebsi répond qu'il est en parfaite disposition de remplir sa mission. « Ceux qui appellent à m'écarter par la voie d'élections anticipées ne sont que de simples illusionnistes », a martelé le chef de l'Etat sur Nessma TV. Il tord, ainsi, le cou aux rumeurs le disant affaibli. Ne pas mettre en péril l'avenir de nos jeunes pour la consommation d'un joint: Très attendu sur un sujet de société qui enflamme actuellement l'opinion, le président de la République a, d'abord, levé l'ambiguïté sur la loi 52 relative à la consommation des stupéfiants et le projet-loi sur les drogues. Béji Caïd Essebsi a affirmé que l'abrogation de la loi 25 est une nécessité car mettant en péril l'avenir de jeunes personnes pour la consommation d'un joint. S'il a plaidé pour un processus privilégiant la prévention et les peines alternatives, le président de la République a exclu toute approche laxiste dans l'examen de cette question. « Une peine de prison d'une année pour la consommation d'un joint, c'est beaucoup », a estimé le chef de l'Etat. « Pour autant, nous ne devons en rien encourager ces pratiques », a-t-il ajouté. A cet effet, le président de la République a souligné qu'il réunira prochainement le Conseil de sécurité nationale pour mettre fin au statu-quo actuel. « Plus aucun jeune ne sera poursuivi pour la consommation d'un joint », a assuré Béji Caïd Essebsi. Mehdi Jomâa a voulu se départir de la feuille de route du Dialogue national: Le président de la République s'est lancé dans une attaque virulente contre l'ancien chef du gouvernement, Mehdi Jomâa. Celui qui laboure, désormais, le terrain pour son retour en politique a été mis en pièces par Béji Caïd Essebsi. « Je n'ai pas approuvé le choix de Mehdi Jomâa », a dit Béji Caïd Essebsi assurant, toutefois, lui avoir accordé un préjugé favorable au moment de sa nomination. Béji Caïd Essebsi s'est, par la suite, penché, sur les spéculations ayant précédé les élections présidentielles de 2014. « Mehdi Jomâa a voulu se départir de la feuille de route du Dialogue nationale en se présentent à l'élection présidentielle », a confié Béji Caïd Essebsi. « Cela n'était pas prévu (…) C'est le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi qui l'en a dissuadé, a-t-il poursuivi. Une nette amélioration dans les indicateurs économique depuis la nomination de Youssef Chahed: Le président de la République a défendu, avec beaucoup d'aplomb, le gouvernement d'Union nationale de Youssef Chahed. « Il y une nette amélioration dans les indicateurs économiques depuis l'investiture du gouvernement d'Union nationale« , a soutenu BCE en évoquant une embellie dans le tourisme et la reprise de la production dans le secteur des phosphates. Béji Caïd Essebsi s'est, cependant, alarmé du blocage du site gazier « Petrofac » et a lancé un appel à tous les patriotes pour revenir à la raison. « Il est impossible de juger le bilan du gouvernement Youssef Chahed à l'heure actuelle mais ses débuts augurent d'un redressement », a indiqué Essebsi en insistant sur l'impératif de prendre en considération la conjoncture exceptionnelle du moment. « Nous sommes encore en phase de transition », a fait savoir le chef de l'Etat. Poursuivre le dialogue avec les Etats-Unis: Le président de la République a considéré que les défis actuels nous appellent à renforcer le partenariat et à poursuivre le dialogue avec les Etats-Unis. « Le sens de l'état me défend de divulguer les détails de mon entretien avec le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump« , a justifié BCE en rassurant sur l'engament américain à soutenir la Tunisie. « Aucune issue à la crise sans la Tunisie, l'Algérie et l'Egypte »: Le président de la République est revenu sur son initiative visant à trouver une solution consensuelle au conflit libyen. « Il n'y' aura pas d'issue à la crise en Libye sans la Tunisie, l'Algérie et l'Egypte« , a prévenu Essebsi soulignant avoir voulu réunir tous les acteurs influents sur ce dossier pour parvenir à une résolution pacifique et politique libyo-libyenne. En réponse aux voix critiquant l'émergence d'une diplomatie parallèle, Béji Caïd Essebsi a démenti vigoureusement avoir missionné le chef d'Ennahdha Rached Ghannouchi pour le représenter auprès de chefs d'états étrangers. « Mon seul représentant est le ministre des Affaires étrangères (…) Mais Rached Ghannouchi m'informe de ses déplacements à l'étranger« , a précisé le président de la République. Un exercice en forme de mise au point et de rappel de ses principaux engagements.