Le chef du gouvernement d'union nationale, Youssef Chahed a âprement défendu ses prérogatives de chef de gouvernement lors d'une interview sur la chaîne de télévision "El Hiwar Ettounsi" dimanche soir. En présence sur le plateau de la quasi totalité des membres de son gouvernement, Youssef Chahed a tenu à marquer son territoire en réaction à la polémique soulevée par sa décision d'opérer un remaniement ministériel retreint. Il a affirmé que le choix et le limogeage des ministres relève de ses prérogatives en tant que chef de gouvernement et aussi de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui peut questionner ou demander le retrait de confiance d'un ministre. Evaluation constante des ministres Youssef Chahed a, précisé que les ministres sont constamment en évaluation et leur rendement fait l'objet quotidiennement d'un suivi, affirmant qu'un ministre peut à tout moment être remercié si son rendement n'est pas satisfaisant. Concernant le limogeage l'ex-ministre de la fonction publique et de la gouvernance, Abid Briki, le chef du gouvernement Youssef Chahed a souligné que son limogeage s'explique par le fait qu'il n'a pas respecté les usages en vigueur au sein d'un gouvernement. L'annonce de Abid Briki de son intention de démissionner est contraire aux règles bien que cela soit son droit, a indiqué Yousef Chahed qui précise qu'"on ne peut pas laisser à chaque ministre annoncer qu'il démissionnera la semaine prochaine et le laisser à sa guise". Evoquant la revendication des syndicats de enseignement réclamant le limogeage du ministre de l'Education nationale, Néji Jelloul, le chef du gouvernement Youssef Chahed a estimé que c'est "inadmissible". Il a rappelé que le limogeage d'un ministre relevait de ses prérogatives et non pas de ceux des syndicats, reconnaissant, toutefois, que l'UGTT est un partenaire privilégié du gouvernement notamment dans le cadre des réformes entreprises par le gouvernement dans le pays. Selon lui, les syndicats de l'enseignement peuvent demander à ce qu'on révise les réformes du système éducatif ce qui pourrait être pris en compte mais de décider de faire grève rien que pour réclamer la démission d'un ministre, est une inacceptable. En réponse à une question du journaliste, Youssef Chahed a annoncé qu'il n y'avait pas d'autres limogeages de ministres en perspective. Un bilan positif Dressant le bilan de six mois après l'entrée en fonction du gouvernement d'union, Youssef Chahed a affirmé qu'une nette amélioration a été enregistrée notamment au niveau sécuritaire, de la croissance économique en particulier la reprise de la production que ce soit du phosphate et autres domaine tel que le tourisme. Il a rappelé que le gouvernement s'est attelé dernièrement sur des mesures d'urgence ayant trait à l'emploi comme le contrat "Karama", les prêts pour le premier logement et pour la création de petites et moyennes entreprise et autres activités génératrices de revenu avec la mise en place d'un fonds de 250 millions de dinars. Youssef Chahed a déploré le manque de confiance des Tunisiens à l'égard de l'Etat, soulignant la nécessité de rétablir cette confiance avec les citoyens. Il a affirmé que son ultime préoccupation aujourd'hui et jusqu'en 2019 est de servir les Tunisiens en œuvrant à améliorer leur quotidien et à régler les problèmes qu'il rencontrent.