L'OTAN et l'armée française ont vivement démenti un article du journal britannique The Guardian, qui affirme que les forces navales de la coalition ont refusé de porter assistance à une embarcation de clandestins. Fin mars, ce bateau, avec 72 personnes à bord, avait quitté la Libye pour gagner l'île de Lampedusa. Après avoir passé apparemment 16 jours à la dérive, le calvaire des migrants se serait soldé par le décès de 61 d'entre eux. D'après le Guardian, les survivants auraient raconté qu'un grand bâtiment militaire de type porte-aéronefs serait passé à proximité d'eux, sans leur porter assistance. Le journal britannique en a même déduit qu'il s'agissait du porte-avions français Charles de Gaulle. A Naples, au QG de l'opération Unified Protector, on récuse les accusations de non assistance à personnes en danger, affirmant qu'aucune embarcation de ce type n'a été détectée au moment des faits. Un porte-parole de l'OTAN a précisé qu'aucun porte-aéronefs ne se trouvait dans la même zone que les migrants, notamment l'Italien Garibaldi, qui était à plus de 100 milles de là. Quant aux militaires français, ils démentent eux-aussi vigoureusement que le Charles de Gaulle ait pu ignorer le bateau en détresse. Selon le ministère de la Défense, le porte-avions ne se trouvait pas dans le même secteur que l'embarcation et que, si des personnes en détresse avaient été repérées, elles auraient bien évidemment été secourues. Il faut dire que pour les connaisseurs de la Marine nationale, les informations du Guardian paraissaient très peu fiables. Il n'est en effet absolument pas dans la tradition et la culture des marins français d'abandonner à leur sort des bateaux en détresse, même quand les unités sont en pleine opération. Faut-il le rappeler, la marine française sauve chaque année plus de 400 personnes le long du littoral français, mais porte aussi, dans le même temps, assistance à environ 800 migrants.