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Tunisie : Tunisair, y-a-t-il un pilote dans l'avion ?!
Publié dans Tunisie Numérique le 13 - 03 - 2017

Depuis plus d'une décennie, la compagnie nationale Tunisair traverse des zones de turbulence et des trous d'air, c'est le cas de le dire. Elle bat de l'aile, faisant face à tous les vents contraires. Le commandant de bord et le personnel naviguant ont été changés, à maintes reprises, sans que l'avion soit stabilisé pour pouvoir atterrir, sans gros souci, à l'aéroport de la performance, de la rentabilité et de la croissance. Un problème d'aéroplane ou de pilotage ?! Jusqu'ici le diagnostic est peu ou prou établi d'où absence de remède radical et définitif. Entretemps, le développement de la compagnie tarde à décoller au point que de petits pépins de rien du tout tels le respect du protocole vestimentaire, l'accrochage entre personnel ou la délimitation des champs de compétence se transforment en graves conflits ouverts, bloquant les vols et ternissant l'image, ou ce qui en reste, de Tunisair.
Combien de fois la cellule de crise a été réunie dans l'urgence ?! N'est-il pas, tout compte fait, grotesque, voire inique qu'un différend sur l'uniforme devient une affaire d'Etat ou une dispute entre un pilote et mécanicien de vol provoque une onde de choc dans la sphère gouvernementale et précipite la mise en place d'une commission d'enquête ?! Si on sort l'arme lourde et la grande machinerie, d'une manière aussi disproportionnée qu'arbitraire, pour de tels futiles motifs, que fera-t-on face aux dossiers à grand enjeu où l'intérêt national est fortement engagé et menacé ?! C'est bien beau que Youssef Chahed tape sur la table et diligente une enquête administrative et judiciaire, mais le mal est ailleurs. Quand le ver est dans le fruit, c'est un non-sens de cibler son écorce au lieu de sa chair.
La bataille de l'uniforme, aussi absurde qu'elle soit, a donné lieu à une décision tout aussi insane, toujours dans la démesure et l'inconséquence, voire même dans l'inconscience, à savoir suspendre tous les vols, sans crier gare ni préavis, laissant une ardoise de 2 milliards de perte sèche ou manque à gagner.Un traitement et une approche d'une insolente irresponsabilité, ce qui en dit long sur le management de bas étage des têtes pensantes à Tunisair et au ministère de tutelle. Comme pour éteindre une bougie, on inonde et submerge toute la maison. C'est tout simplement symptomatique de l'état de régression sinon de décadence de la compagnie et de son mode de gestion et de gouvernance archaïque et outrancier. Soit la fuite en avant, soit l'inertie !! Dans tous les cas de figure, à Tunisair comme au ministère de tutelle, on navigue à vue !
A chaque intronisation de nouveau gouvernement, son chef, prenant à peine ses fonctions, décapite le PDG en exercice de Tunisair et en place un autre à la tête de la compagnie, parfois sans pertinence et souvent sans explication. Combien de PDG depuis Janvier 2011 ?! La liste est aussi longue que le train d'atterrissage. Pour quel résultat ? De toute évidence, rien, sauf brasser de l'air et promettre un sempiternel et non moins hypothétique plan de vol (de restructuration) dont personne ne connait la couleur ou la nature! Le défilé de PDG n'a rien donné. On en change juste pour laisser fleurir l'impression qu'on s'attaque de front à la mauvaise situation et que la refonte de Tunisair est au premier rang de l'ordre des priorités du nouveau gouvernement. Rien que des sentiers battus et des lieux communs. Juste un écran de fumée pour dissimuler la mauvaise volonté ou la mauvaise foi!
Le dernier PDG en date, Ilyès Mnakbi, nommé il y a un peu plus de deux mois, un ancien colonel de l'armée de l'air, nul doute allaité à la discipline et à la main de fer, tourne encore en rond. L'indiscipline et le manque de professionnalisme marquent encore le territoire. Certes, Ilyès Mnakbi vient de prendre ses fonctions, mais le triste épisode sur les uniformes a montré qu'à son premier grand défi, il n'a pas assuré. Ce n'était pas lui qui est monté en première ligne, comme le bon sens commande, mais le chef du gouvernement, le ministre de tutelle, outre l'UGTT, pour une fois sur la même longueur d'onde avec le pouvoir public.
Il n'est pas saugrenu de dire qu'à Tunisair, il y a un problème non de compétence ou de structure mais de direction et de stratégie. Le changement fréquent de PDG a plombé les ailes de la compagnie. La continuité à fait défaut, d'où atermoiements et approximations dans la mise en œuvre de tout processus de redressement et de restructuration. Le confort de l'inertie en lieu et place de la fierté de l'action. On ne gagne pas les batailles qu'on ne livre pas, et pour s'en sortir vainqueur faut-il d'abord oser et faire preuve d'audace. Ce n'est pas encore le cas !
Divers chantiers, de premier ordre, sont à lancer : Qualité des services, taux de remplissage, ouverture d'autres vols directs notamment sur l'Afrique subsaharienne, gestion des ressources humaines, consensus national sur l'open sky quelle qu'en soit la formule, vol des bagages, sans compter le ratio nombre de salariés / nombre d'avions, qui reste, chez Tunisair, d'une aberration sans nom, sans commune mesure avec les normes et les moyennes internationales.
Quelle alternative pour Tunisair ?! Deux camps s'affrontent à coups d'arguments :
D'une part, ceux qui, au nom de la rationalité économique, de la compétitivité et de la pérennité de la compagnie et de l'impératif d'interrompre la subvention publique, recommandent la privatisation. Option qu'ils jugent comme seule alternative pour redorer le blason de Tunisair et pour en faire un fleuron économique et un bastion de performance et de rentabilité.
Et d'autre part, ceux qui, au nom de l'intérêt national, de l'engagement de l'Etat et de la rationalité sociale, plaident l'assainissement assorti d'un plan de restructuration, Tunisair étant maintenue sous la tutelle de l'Etat. Scénario dont les promoteurs estiment que la compagnie n'a pas besoin de capitaux privés, tunisiens ou étrangers, pour se relancer mais de vision et de stratégie.
En tout cas, et outre ses écueils de gouvernance et de redéploiement, Tunisair reste coincée entre les foyers de résistance à la privatisation et les noyaux d'opposition au statu quo. Le débat de société bat son plein mais jusqu'ici le gouvernement n'a pas pipé un orphelin mot sur ses véritables intentions par rapport au sort à réserver à la compagnie nationale.


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