Borhene Bsaiess à Nidaa Tounes. Au départ, l'annonce faisait l'effet d'un gag. Puis au fil des minutes, et au fur et à mesure des confirmations, cela devint une évidence. Borhène Bsaiess quitte la scène médiatique, et rejoint les rangs de Nidaa Tounes, où il aurait été chargé du dossier politique. Une grosse perte pour les tunisiens qui retrouvaient, chaque soir, chacun avec sa propre approche et chacun avec ses propres appréhensions, Borhène Bsaiess sur le plateau ou au micro de tel ou tel média. Une grosse perte, car quelque soit l'appréciation des tunisiens pour le bonhomme, il n'en demeure pas moins, qu'au final, tout le monde trouvait son compte dans les paroles et les analyses de Borhene Bsaiess. Le type a su s'imposer assez rapidement sur la scène médiatique du pays, en compagnie d'un groupe restreint de chroniqueurs, qui ont su « dégager » des plateaux des médias, les apprentis chroniqueurs et autres stagiaires en politique de bas étage, de la « deuxième république ». Avec sa facilité de langage, son discours tuant à force de pouvoir de conviction, sa lecture détachée des évènements, et surtout, sa clairvoyance et son art d'interpréter les faits avec une facilité déconcertante. Une perte, donc, pour le téléspectateur moyen avide de renseignements et d'explications, mais, en même temps, un renfort de poids pour Nidaa Tounes, et un renfort amenant avec lui un message fort à l'équipe du parti. Un message de confiance et d'optimisme, dans la mesure où il est connu de Borhene Bsaiess qu'il n'intègre jamais une équipe perdante et où l'espoir de repêchage est infime. En outre, l'apport « technique » de Borhene Bsaiess à Nidaa Tounes sera, aussi, conséquent, puisqu'il mettra à la disposition de cette équipe, somme toute, débutante et balbutiante, son expertise et son approche particulière, notamment, en ce qui concerne le dossier dont il aura la charge, c'est-à-dire, les affaires politiques. En effet, au fil des années, et à force de côtoyer les grands de la région, il a acquis une expertise certaine dans le domaine de la politique et de ses coulisses, et, surtout, il a gagné un bagage certain en matière de « ruse politique », de même qu'un capital sympathie considérable auprès des différentes sensibilités politiques du pays. Bon vent, donc, à Borhene Bsaiess... Mais ! Car il y a toujours, un « mais » dans ces cas. Mais, saura-t-on le laisser travailler dans le cercle qu'on connait à Nidaa Tounes, et saura-t-on le laisser donner libre cours à son « génie » ? Là est la question. Car on ne peut pas ne pas appréhender le contraste flagrant entre le franc-parler et le caractère « entier » de Bsaiess, et les manœuvres et basses messes de la cour du palais qu'il intègre !