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Tribune pour l'impunité et manipulation de l'information, le rendez-vous raté des téléspectateurs avec le témoignage de Belhassan Trabelsi
Publié dans Tuniscope le 10 - 01 - 2017

Hier et en début de matinée, Borhen Bssaies, chroniqueur à l'émission Attessia Massa, nous annonçait un « débat exceptionnel » pour le soir, sans en dire plus. En fin d'après midi, c'est la chaine Attessia qui dévoile son « invité surprise » qui n'est nul autre que le gendre du président déchu « Belhassen Trabelsi ».
Sans aucune indication sur l'endroit où il se trouve pour ne pas prendre de « risques », le plus influent des membres du clan Trabelsi a pris hier et pour la première fois, la parole sur une chaine de télé.
En effet, le gendre du Président déchu, résidait au Canada où il avait demandé l'asile politique. Demande qui lui a été refusée en mars 2015, amenant la cour fédérale à décider son expulsion en mai 2016… mais il avait disparu.
Ce n'est pas l'apparition de Belhassen Trabelsi dans un média en elle-même qui pose un problème comme l'a bien voulu nous le rappeler Bsaiess : « je ne crois pas qu'une personne équilibrée refuserait une interview avec Belhassen Trabelsi pour avoir les détails d'une période historique si proche dans laquelle il a été un des principaux acteurs… ». Mais c'est le déroulement de ce passage médiatique, de cette interview qui dérange.
La transparence et droit de l'information oui mais…
Invité comme témoin des deux dernières décennies, Belhassen Trabelsi a tenu de longs monologues ponctués par les interventions des uns et des autres. Durant toutes ses interventions, il s'est évertué à justifier ses gains accumulés durant la gouvernance de son gendre. « Je suis ingénieur de formation*…je suis un bosseur » a-t-il avancé pour justifier sa soudaine richesse. La mainmise sur les tous les secteurs économiques et la fortune colossale accumulée par son clan a quasiment été passée sous silence et même quand Imed Ben Hlima adresse des questions sur des biens acquis par la fourberie ou le banditisme (Henchir Dwimiss, Baie des Anges, etc) le personnage esquive royalement.
Ceux qui attendaient des excuses, des explications ou des informations inédites ont été mal servis et la théorie de Bssaies sur le droit à l'information du peuple tunisien s'est noyée au fil de l'émission, avec chaque réponse de B.Trabelsi.
Le seul qui semblait avoir préparé ce plateau télévisé est l'avocat Imed Ben Hlima
Les chroniqueurs de l'émission ont en effet brillé par leur passivité, certains sont même passés inaperçus avec un temps de parole extrêmement réduit. L'interaction entre les animateurs et l'invité était absente, les propos de ce dernier, qui demandait souvent à ne pas être interrompu, ont été écoutés religieusement. Le seul qui a essayé de rebondir sur les réponses de B. Trabesli était Imed Ben Hlima. L'avocat a essayé de provoquer à maintes reprises l'invité, lui demandant parfois de s'excuser mais ce dernier a refusé.
Tribune pour l'impunité
Les crimes commis durant 23 ans par la famille du Président déchus sont relégués au second plan voire inondés dans une mer de détails sur le 14 janvier 2011. Alors qu'il affirme ne pas avoir de responsabilité au sein de l'Etat, B. Trabelsi donne des détails sécuritaires et politiques aux téléspectateurs. Rien d'inédit certes, mais il suppose, théorise et analyse à sa guise. Enrichissement inexpliqué, trafic d'influence, corruption, sont les éléments manquants de cette émission.
Victimisation jusqu'au bout
C'est dans le rôle de la victime que B.T s'est présenté à l'émission et c'est dans ce même rôle i qu'il la quittera sur les notes de ‘Fat el Maad' de la diva égyptienne Um Kalthoum qui soupire…
Une mise en scène digne d'un feuilleton turc, on en oublierait les crimes commis du régime à la même date, il y a 6 ans à Thala et à Kasserine.
Le gendre de Ben Ali est même allé à faire la comparaison entre la situation de sa famille et celle de Bechir Laabidi militant syndicaliste du bassin minier. Car, si les animateurs n'ont pas su rebondir sur les répliques de l'invité, ce dernier a bien su surfer sur l'actualité. Citant les victimes du régime qui ont témoigné aux auditions publiques de l'IVD (instance qu'il dénigre et met en doute), il compare leurs souffrances à celles de sa famille.
La vérité, c'est tout ce dont le peuple tunisien a besoin. Toutefois, ce à quoi les téléspectateurs ont eu droit hier n'est pas la vérité mais " la version des faits" d'une partie de la famille Trabelsi. le peuple Tunisien a besoin de savoir mais il a aussi besoin d'appeler les choses par leur nom, que le bourreau soit ainsi appelé et que la victime soit reconnue en tant que tel. Enfin, rappelons que la corruption, soutenue par l'impunité est un fléau qui sape les bases de l'Etat, un mal qui n'est pas moins dangereux que le terrorisme. Alors, avons-nous réellement besoin de normaliser avec ce mal ?
*Notez que l'ordre des ingénieurs a nié le fait que Belhassen Trabelsi lui soit affilié…


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