Le différend entre la Caisse Nationale d'Assurance Maladie et les pharmaciens officinaux n'est pas finie. Et ce sont les assurés, soit les citoyens malades, qui en paient les frais. En effet le feuilleton du non paiement par la CNAM des sommes dues aux pharmaciens officinaux ne semble pas résolu, malgré les accords signés en grande pompe à la fin de l'année écoulée. Pourtant en vertu de ces accords, la CNAM s'engageait à débourser les sommes dues au profit des pharmaciens de façon périodique et régulière afin de ne pas affecter leur trésorerie et leur éviter les problèmes de caisse. Car il faut savoir que, par moments, les sommes que devait la CNAM à certains pharmaciens atteignaient des chiffres astronomiques ce qui rendait ces derniers dans l'incapacité d'honorer leurs engagements envers leurs fournisseurs. Eh bien, et malgré la signature de ces accords, la CNAM continue à se dérober à ses engagements et refuse de régler ses factures auprès des pharmaciens, prétextant que les caisses étaient à sec. Ce qui, il est vrai, n'est pas de leur faute, ni celle des pharmaciens, et encore moins celle des malades. Il s'agit de la faute à cette soi-disant classe politique qui a pris le pouvoir en 2011, et qui était assoiffée et voulait à tout prix engranger les profits, et de façon accélérée, au point d'avoir saigné à blanc le pays et mis à sac ses caisses. Car si la CNAM est incapable de rembourser les pharmaciens et autres prestataires de services de santé, c'est parce qu'elle n'a pas été payée, à son tour, par les caisses de prévoyance et de sécurité sociale, celles-ci ayant été mises en faillite par le ras de marée de retraités qui ont commencé à percevoir leurs rentes sans avoir cotisé un jour de leur vie. Il s'agit, bien évidemment de ces repris de justice, les bénéficiaires de l'amnistie générale qui, en plus d'avoir perçu des indemnisations, se retrouvent retraités sans avoir travaillé un jour. Conscient de la profondeur du problème et de son insolubilité, le syndicat des pharmaciens, en désespoir de cause, a décidé de laisser libre choix aux officinaux de continuer à travailler avec la convention CNAM, ou de l'annuler et d'exiger de se faire payer par les assurés eux-mêmes. Et pour contrer cette mesure, la CNAM a opéré avec malice, en montant quelques pharmaciens contre leurs collègues, en tenant à les payer sans aucun retard, histoire de s'assurer de leur loyauté, et pour qu'ils continuent à servir les malades avec le système de la convention du tiers payant de la CNAM. Et la CNAM va plus loin, en demandant aux médecins d'orienter leurs patients vers ces quelques pharmaciens qui leurs sont restés fidèles. Mais cette mesure ne pourrait nullement satisfaire les besoins de tous les assurés, et au final ce sont eux qui vont payer les frais de la gestion calamiteuse de la caisse, et qui vont trouver d'énormes difficultés à se payer des soins de façon décente, d'autant que nombreux parmi eux, sont des malades chroniques dont la prise en charge est trop onéreuse. Vive la révolution... Vive la Tunisie !