La CNAM (Caisse Nationale d'Assurance Maladie) frôle la faillite. Elle connait une crise de liquidités sans précédent. La CNAM est désormais dans l'impossibilité d'honorer ses engagements envers les professionnels de santé. Le dernier épisode de cette tragique descente aux enfers de la CNAM a été la suspension par les pharmaciens officinaux de la convention qui les liait à la caisse, et notamment, la formule du « tiers payant ». Du coup, les assurés se trouvent, depuis ce lundi, dans l'obligation de payer en entier les frais de leurs ordonnances médicales chez les pharmaciens, ceux-ci ne voulant plus faire confiance aux services de la CNAM pour les rembourser. Et c'est à partir de là que les accusations ont commencé à fuser de partout, tout un chacun accusant le vis-à-vis de manquement au devoir du contrat de convention. La CNAM assurant que les pharmaciens n'ont pas le droit de rompre leur convention, et que ce qu'ils ont décidé était illégal. Les officinaux criant haut et fort que leurs dus auprès de la caisse dépassent tout entendement et que d'aucuns de leurs collègues frôlent la banqueroute. De leur côté les défenseurs du consommateur crient au scandale et ne savent plus sur quel pied danser, ni quel parti prendre. Or le fond du problème est bien loin de toutes ces considérations. Et ce qui est troublant dans l'affaire c'est que personne n'a « osé » l'aborder. On dirait une sorte de tabou auquel il ne faut pas toucher et qu'il ne faut, absolument, pas aborder. Le fond du problème est que la CNAM manque cruellement de liquidités, pour la simple raison que la CNRPS et la CNSS ont été, elles aussi, dans l'incapacité de lui verser leurs dus. Et pourquoi ces deux vénérables caisses connaissent-elles de telles difficultés financières ? C'est là la question cruciale que personne n'ose poser ni, et à plus forte raison, y répondre ! Car ce que d'aucuns ne veulent pas reconnaitre, c'est que les caisses sociales sont en quasi faillite à cause de dizaines de milliers d'individus, pour la plupart des repris de justice qui sont, depuis quelques années, en train de bénéficier de larges et confortables indemnités de retraite sans avoir cotisé aux caisses ne serait-ce que pour une année de leur vie. Voilà, donc, pourquoi les caisses sont vides, et pourquoi elles sont en difficulté financière, et pourquoi à chaque fin de mois, elles rencontrent d'énormes difficultés pour verser les pensions des retraités. Et pour faire face à tout cela, et pour éviter de s'attirer les foudres des séniors en les privant de leurs émoluments, elles préfèrent se rabattre sur la CNAM en ne versant pas leurs dus à la caisse, privant les assurés sociaux de leur droit au remboursement de leurs frais de soins. Voilà pourquoi on en est là, en ce moment, et voilà comment un groupe de repris de justice ont pu, au su et au vu de tout le monde, s'approprier tous les biens de l'Etat et du contribuable, mettant à sec les finances du pays, et hypothéquant le droit des autres citoyens au travail, à une vie décente, à une maigre pension de retraite, fruit de toute une vie de dur labeur, et même, à une plus ou moins correcte couverture sanitaire. Et voilà pourquoi ils sont nombreux à ne pas vouloir aborder le problème sous cet angle.