Dans la foulée de la crise diplomatique qui secoue depuis quelques jours le golfe arabe avec au moins, quatre pays qui se sont ligués contre l'Emirat du Qatar, l'accusant de soutenir ouvertement les groupes terroristes islamistes à travers le monde, ces monarchies semblent avoir commencé leur deuxième étape de règlement de comptes, qui tournent à une sorte de chasse aux sorcières. Ainsi, ces pays ont publié, ce jeudi, une liste de pas moins de 59 individus et 12 organisations, accusées de soutenir le terrorisme islamiste financés par le Qatar. Cette guerre contre les « soutiens des terroristes » ne semble pas prête de s'arrêter en si bon chemin, et les listes des personnes accusées dans cette « purge » semble destinée à s'allonger encore et encore. Mais, juste après cette première liste de personnes qualifiées de terroristes, les doigts accusateurs des monarchies du golfe semblent se tourner, sans le dire expressément, vers le Cheikh Rached Ghannouchi, le président du parti islamiste tunisien d'Ennahdha. Ainsi, après l'élément vidéo diffusé par la chaine émiratie Sky NEWS, qui accuse Ghannouchi d'être derrière l'assassinat du martyr Chokri Belaïd, en connivence avec le libyen Abdelhakim Belhaj, et avec un financement qatari, un autre média, saoudien cette fois-ci, s'intéresse à Rached Ghannouchi, en publiant une ancienne vidéo de lui, le montrant assis, avec son ami Erdogan, aux pieds d'un grand chef de guerre afghan, Gulbuddine Hekmetyar, qualifié du pire terroriste de la guerre d'Afghanistan, et surnommé, à l'époque, « le boucher de Kaboul ». L'article qui accompagne cette photo s'évertue à démontrer les liens des frères musulmans, depuis toujours, et jusqu'à maintenant, avec les groupes terroristes hyper violents. Ce que les frères musulmans essaient de faire oublier en se gratifiant du statut de partis politiques plus ou moins civils. En tout cas, les médias du golfe semblent s'intéresser de très près au Cheikh Rached Ghannouchi, dans le cadre de leur guerre contre les terroristes de Daech et d'Al Qaeda, et contre leurs soutiens et ceux qui les financent.