Fadhel Abdelkefi, ministre de l'investissement et de la coopération internationale, par ailleurs, ministre des finances par intérim, et par ailleurs, ex-gérant de l'entreprise « Tunisie Valeurs ». Les faits remontent à quelques années, quand Fadhel Abdelkefi a été interpellé par la direction des douanes, en sa qualité de premier responsable de Tunisie Valeurs, dans une sombre histoire de somme de devises qu'il tentait d'exporter au Maroc. S'en suivit, une affaire en justice intentée par les douanes tunisiennes, et dont le jugement a été rendu depuis un certain temps, condamnant Abdelkefi à une peine de prison assortie d'une forte amende. Loin des détails de l'affaire et des faits reprochés à Abdelkéfi, ou qu'ils soient vrais ou faux, le fait est là : Ce Monsieur se retrouve en ce moment condamné à de la prison et à une amende. De ce fait, ce Monsieur est, si on en réfère à la suprématie de la loi et à l'intégrité de nos magistrats, coupable. Or, ces messieurs qui entendent nous apprendre la démocratie, semblent vouloir nus faire croire qu'en démocratie, un ministre coupable de méfaits ne démissionne pas de son poste. Ils veulent nous faire croire qu'en France, par exemple, un ministre ou un autre haut responsable n'est pas obligé de démissionner dès lors qu'il est mis en examen dans n'importe quelle affaire. De plus, du fait Fadhell Abdelkefi est en charge du ministère des finances, il est en pratique le chef hiérarchique suprême de la direction des douanes, contre laquelle il a une affaire en justice en cours (Si on veut parler d'opposition au jugement, et suite du dossier en deuxième instance). Donc, on ne pourrait se trouver dans une situation de conflit d'intérêt plus caricaturale que celle-ci. Donc, Fadhel Abdelkefi a (au moins) deux excellentes raisons pour démissionner, au moins, de son poste de ministre des finances par intérim. Or, après ce qu'a déclaré ce Monsieur à la presse, ce mardi, il est à des années lumières de vouloir le faire. Dans ce cas, il ne reste qu'au chef du gouvernement de lui épargner cet « effort » et de le démissionner lui-même. Or, il se trouve que cette affaire n'arrange en rien celles de Chahed, qui voudrait gagner, encore un peu plus de temps, pour le remplacer à la tête du ministère des finances. Car il voudrait intégrer cela dans le prochain remaniement, qu'il veut différer, encore, un peu plus, histoire de mieux accorder ses cordes.