Le consensus entre Nidaa Tounes et Ennhadha a-t-il été consumé et révolu à jamais? Est-ce la fin de l'embellie qui a marqué l'alliance entre les deux partis qui ont depuis 2014 dirigé le pays en bonne intelligence? En tout cas la polémique s'est enflée ces derniers jours après une rencontre entre le président de la République, Béji Caïed Essebsi et des députés de Nidaa Tounes qui ont rapporté l'affirmation du chef de l'Etat annonçant la fin de ce consensus. Pourtant ces mêmes députés ont également rapporté que Béji Caïed Essebsi a précisé qu'il n'a chargé personne pour parler en son nom. D'où la nécessité de prendre avec des pincettes les déclarations dites au nom du président de la République. Les réactions des ténors du Mouvement Ennahdha n'ont pas tardé à venir, réfutant tout divorce entre les deux partis, assurant que le consensus est dicté par la nécessité et les intérêts du pays. Le dirigeant nahdhaoui, Noureddine Bhiri a affirmé que le consensus n'est pas une offrande de quiconque mais qu'il est imposé par l'intérêt du pays, assurant que son parti opte toujours pour la gestion consensuelle du pays. Il a souligné que la Mouvement Ennahdha a prouvé sa bonne foi et son respect des institutions et de la démocratie en acceptant les résultats des scrutins, en allusion aux élections municipales. Selon lui, Ennahdha a offert une femme comme Maire de la ville de Tunis, Souad Abderrahim, un événement historique pour le pays. On rappelle que l'élection de Souad Abderrahim à la tête de la mairie de Tunis, est la goutte qui a fait déborder le vase, attisant les frictions entre les deux alliés, selon des analystes qui indiquent qu'Ennahdha et Nidaa s'opposent farouchement concernant le gouvernement de Youssef Chahed. Dans ce cadre, certains députés de Nidaa Tounes ont rapporté que Béji Caïed Essbsi a affirmé que seul Ennahdha était attaché au maintien de Youssef Chahed à la tête du gouvernement. Il faut reconnaître que les positions diamétralement contraires des deux partis sur le gouvernement de Youssef Chahed a passablement secoué l'entente entre les deux alliés. La crise politique qui secoue le pays se poursuit toujours en l'absence d'une issue perceptible à court ou moyen terme, chacune des parties campant sur ses positions.