La crise politique qui immobilise le pays et, notamment, le conflit couvant entre la Présidence de la République et celle du gouvernement est devenue le sujet de toutes les discussions. Les plus audacieux n'hésitent pas à surfer sur cette vague en prenant position avec l'une ou l'autre des parties belligérantes. Cette crise finit par devenir un prétexte pour tout et pour rien, chacun essayant de l'utiliser pour en tirer le maximum de profit. La dernière anecdote à ce sujet, nous vient du chef de file de la défense de l'homme d'affaires emprisonné, Chafik Jarraya. Maître Jadlaoui vient de publier sa dernière trouvaille pour s'immiscer dans la « guerre de clans », avec l'espoir probablement, d'afficher son alignement et par la même occasion celui de son client, derrière une des parties de cette guéguerre, en s'attaquant frontalement à l'autre partie, au cas où... On ne sait jamais, un renvoi d'ascenseur est toujours le bienvenu, dans certaines situations. Ainsi, l'avocat a jeté son dévolu sur Mehdi Ben Gharbiya ex-ministre qui vient de démissionner, en assurant qu'il avait rendu visite à Chafik Jarraya à plusieurs reprises, pour lui demander notamment, d'impliquer certaines personnalités dans l'affaire judiciaire où il est le principal inculpé. Avec force détails, l'avocat a raconté comment Mehdi Ben Gharbiya a rendu visite à Chafik Jarraya, dans sa geôle à trois reprises, la première juste après la mise de ce dernier en résidence surveillée, la seconde, après son incarcération à la prison civile de La Mornaguia et la troisième, le 12 juillet courant, en allant le rencontrer au tribunal de Tunis après sa dernière audience... Le tout pour lui expliquer qu'il était en train de se faire malmener parce qu'il s'était immiscé dans les affaires internes de Nidaa Tounes et lui demander d'impliquer avec lui certaines personnalités dont, essentiellement, Hafedh Caïed Essebsi et Nabil Karoui. Ce n'est pas pour prendre la défense de Mehdi Ben Gharbiya, qui est suffisamment « doué » pour le faire tout seul, Mais il n'empêche que cette déclaration de la défense de Chafik Jarraya ne manque pas de susciter certaines questions : D'abord, pourquoi a-t-il attendu que Ben Gharbiya ne soit plus ministre pour faire cette déclaration qui aurait, certainement eu plus d'effet, si elle avait été faite immédiatement ? Ensuite, est ce que Mehdi Ben Gharbiya aurait des super dons qui lui permettraient d'entrer au tribunal de Tunis, autrement dit, dans une fourmilière, sans être vu ou repéré par la foule qui y circule ? Pourtant, quand il y a eu une rencontre entre les deux hommes, elle n'a été cachée à personne. Ben Gharbiya est allé rendre visite à Jarraya quelques jours après sa mise en résidence surveillée, pour le « raisonner » quand il avait décidé d'entamer une grève de la faim et refusé de prendre ses médicaments. Cette rencontre et son objectif ont été annoncés, de façon officielle.