Le côté le plus dramatique de l'action terroriste qui s'est déroulée, cet après midi à Sbiba, du gouvernorat de Kasserine, c'est qu'elle n'a pas ému, plus que çà, la communauté nationale, et qu'elle a, à la limite, été citée dans les journaux d'information comme un simple fait divers. Et c'est justement ce à quoi, tous les observateurs ont attiré l'attention depuis des années, en disant que beaucoup d'actions sont entreprises pour banaliser ce genre d'actions et de crimes… Et maintenant, nous y sommes ! Nous y sommes tellement, que personne, ou presque ne s'est posé la question, ou n'a été scandalisé du fait qu'un groupe de cinq terroristes armés de Kalachnikovs se promènent en plein centre ville, en plein jour, dévalisent une banque, puis se rendent au domicile d'une victime pré-désignée, l'abattent, puis repartent sans être dérangés ou inquiétés le moins du monde ! Là, on se sent obligés de se poser plusieurs questions, dont on laissera la plus importante en dernier : * Pourquoi les terroristes multiplient-ils les holdups des banques, et prennent de l'argent en Dinars ? A quoi cet argent va-t-il leur servir, si ce n'est pour payer des tunisiens en contrepartie de services de différents types. Mais là, on dirait que ce problème n'a pas effleuré les méninges de nos fins limiers, qui n'ont pas essayé de pister l'argent dérobé, pour savoir chez qui il allait atterrir, et en contrepartie de quel service rendu aux terroristes ? * Pourquoi ce groupe a-t-il tenu à liquider Khaled Ghozlani, le frère du martyr de l'armée nationale Saïd Ghozlani ? Avec le risque qu'ils ont couru en se baladant à travers la ville, après avoir opéré une attaque à main armée contre une banque ! Sachant que la tentative d'expliquer cela par le fait que Khaled Ghozlani les avait menacé suite à l'assassinat de son frère et leur aurait tiré dessus à cette occasion, ne tient pas du tout la route. Sachant, par ailleurs, et selon des sources sécuritaires locales, que des proches des martyrs auraient fait partie des groupes de terroristes qui ont tué le premier puis le deuxième frère Ghozlani. Or, cette histoire et le possible lien entre les martyrs et le groupe de terroristes ne semble guère interpeller les enquêteurs !! * Et enfin, comment expliquer qu'un groupe comprenant, parait-il, une douzaine d'hommes armés, descend le plus normalement du monde de la montagne, supposée être sous très haute surveillance, investit une maison, en retient les occupants en otage, « emprunte » leur voiture, et descend en ville, comme pour aller faire des courses on ne peut plus banales (Il ne leur manquait que de passer à la première station service pour faire le plein de Gasoil… Tiens, c'est vrai que les stations services étaient à sec, donc, les pauvres barbus courraient, sans le savoir, le risque de tomber en panne sèche, à moins qu'ils aient été assurés que le réservoir était suffisamment rempli pour leurs « courses »), s'arrêtent devant une banque en plein centre ville, la dévalisent sous la menace de leurs Kalachnikovs, puis repartent le plus calmement du monde, non pas pour s'enfuir, mais pour aller chez Khaled Ghozlani, pour le tuer… comme çà… en passant, du moment qu'il y étaient… avant de repartir rendre le véhicule à ses propriétaires et repartir, tranquilles avec la satisfaction du devoir accompli ! Et dans tout çà, où était la police ? Où étaient les agents de la garde nationale qui sont supposés surveiller de très près cette zone à haut risque ? Il faut croire que nos forces de sécurités ne sont plus ce qu'elles étaient, il y a quelques mois, quand elles foutaient la trouille et généraient des cauchemars chez ces minables de barbus… Et c'est là que le plus important arrive ! Il faut « impérativement » que cette histoire soit suivie de sanctions exemplaires. Il faut que les plus hauts responsables du ministère de l'intérieur répondent de leurs défaillances, le ministre à leur tête ! Mais comme ce ministre ne peut pas y être pour grand-chose, vu qu'il est complètement étranger aux questions de sécurité, ce sont ceux qui ont suggéré au chef du gouvernement de le mettre au lieu et place de son prédécesseur Lotfi Braham, qui doivent payer pour tout ce mal causé au pays, et certainement, pour d'autres maux dont ils sont, très probablement, aussi responsables !