Le 31ème rapport de la cour des comptes a épinglé la compagnie aérienne nationale, sur plusieurs points de défaillances assez graves. Des défaillances qui auraient pu coûter assez cher en vie humaines, en plus des pertes financières incalculables. En effet, il est ressorti de ce rapport que la compagnie a assuré des vols avec des appareils souffrant de défaillances assez graves arrivant, parfois, au ombre de cinq défaillances techniques, en même temps. Le genre de défaillances qui avaient causé des catastrophes aériennes sur des vols d'autres compagnies. Et le meilleur, c'est que ce sont les techniciens de maintenance qui se sont plaint de ces agissements. C'est-à-dire, que la compagnie aurait fait voler des avions contre l'avis de ces techniciens. Entre autres défaillances, la cour des comptes a relevé, rien que sur l'année 2017, quatre cas de dépressurisation des cabines, ce qui est considéré comme l'un des problèmes majeurs qui puissent survenir lors d'un vol. Concernant les suspicions de vol et de malversations, le rapport de la cour des comptes a rapporté 22 cas d'enlèvements de pièces des avions, qui n'ont jamais été remplacées, ce qui laisse supposer des affaires de trafic dans le cadre de la gestion du dépôt des pièces détachées. Il a, de même, été constaté que des pièces avaient été envoyées en réparation, sans jamais avoir été récupérées par les services de maintenance des appareils. Sur un autre plan, la cour des comptes a relevé des dépassements de délais d'immobilisation des appareils de la compagnie au sol, à cause de grands retards dans les opérations de maintenance. Ce qui a obligé la compagnie à louer des avions, pour une valeur de 15.8 millions de dinars, entre les années 2014 et 2017. Par ailleurs, la flotte de la compagnie a été réduite à 28 avions en 2017, alors qu'elle était de 32 appareils en 2014, avec un âge moyen de plus de 15 ans, ce qui dépasse de loin, la moyenne dans certaines compagnies africaines, de 10 ans. Par ailleurs, et sur le plan de la gestion des ressources humaines, la Tunisair a déboursé 5,74 millions de DT, à titres d'heures de vol au profit de pilotes qui n'ont jamais effectué ces heures. Comme il a été constaté que de nombreux pilotes ont abusé d'absentéisme, et dont deux ont, même, osé aller travailler pour d'autres compagnies, pendant leurs absences, sans que la Tunisair n'ait pris aucune mesure à leur encontre. Le rapport relève, aussi, que la compagnie a du débourser de grandes sommes d'argent, à titre de dédommagement des voyageurs, notamment à cause des retards. Ces dédommagements ayant atteint, entre 2014 et 2016, le total de 16 millions de DT. Sans compter les 650 mille dinars obtenus par les quelques 5052 clients qui avaient porté plainte contre la compagnie, entre 2015 et 2017, pour ses nombreuses défaillances envers eux. Un rapport qui laisse supposer qu'il y a, à la tête de la Tunisair, des gens qui sont « intouchables » et qui confirme, quelque part, une certaine volonté de « liquider » cette compagnie !