La nouvelle circulait, depuis, déjà, quelques jours. Lassaâd Yaâkoubi, le secrétaire général du syndicat de base des enseignants, allait au prix d'une acrobatie administrative, créer sa propre instance administrative, pour continuer sa guerre devenue personnelle contre le ministre de l'éducation, sans être obligé de passer par la bénédiction de la centrale de l'UGTT. C'est, semble-t-il, désormais chose faite, puisque Yaâkoubi a réussi à réunir les représentants syndicaux de l'enseignement secondaire de toutes les régions, et a créé ce qu'il a appelé son instance administrative sectorielle, qui a eu sa première réunion, ce lundi 24 décembre, et suite à cette réunion, il a annoncé la poursuite de sa guerre contre le gouvernement, les élèves, les parents et tout le monde, du moment qu'il y était. Et ce, contre la volonté de la centrale syndicale, qui cherche à se démarquer de cette image salissante que voudrait lui coller Lassaâd Yaâkoubi, alors que l'UGTT voudrait rester au niveau de force nationale et jouer un rôle politique important et de haut niveau, dans lequel cas, elle aimerait se maintenir. Et pour ce faire, l'UGTT aimerait éviter toute friction avec le citoyen. Lequel citoyen n'est, surtout, pas prêt qu'on mette en jeu l'avenir de ses enfants. Mais d'un autre côté, tout le monde à l'UGTT reconnait le poids du syndicat des enseignants, un poids qui se chiffre en voix potentielles pour les prochaines élections du bureau exécutif du syndicat. Ainsi, donc, Lassaâd Yaâkoubi a décidé de poursuivre sa lutte, annonçant, d'ores et déjà, le boycott des examens du deuxième trimestre, n'excluant aucune forme d'escalade, dans son bras de fer avec le ministère de l'éducation.