Le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire n'en fait plus qu'à sa tête. Et il commence à la voir grossir, sans limites, sa tête. Il à le sentiment que plus rien ni personne ne va pouvoir l'arrêter dans sa guéguerre contre Neji Jalloul. Même la superpuissante centrale de l'UGTT dont il tire, en principe, sa force, lui a opposé son véto, pour sa dernière trouvaille, celle de suspendre de façon illimitée les cours, jusqu'au départ de Neji Jalloul. Donc, la situation actuelle est la suivante : Lassaâd Yaâkoubi, peut-être soutenu par quelques dizaines de fidèles adeptes des cours particuliers, a décidé de mener une grève illimitée quitte à griller les espoirs des centaines de milliers d'élèves de pouvoir mener à terme leur année scolaire. Ses patrons au niveau de l'UGTT lui ont opposé leur refus de signer l'avis de cette grève. Le gouvernement, de son côté, lui a signifié son refus de plier à ses exigences de virer le ministre de l'éducation. Sans oublier les centaines de milliers de citoyens mécontents que sont les parents de ces élèves qu'il veut priver de réussite. Et malgré tout çà, Yaâkoubi ne semble pas vouloir lâcher du lest, et il persiste à défier le monde entier, histoire de montrer à tout ce monde que c'est lui qui commande. Et qu'il commande jusqu'à la composition du gouvernement ! Maintenant, comment tout cela va-t-il finir ? Là est la question ! Est-ce que les enseignants vont suivre Yaâkoubi malgré l'absence de la bénédiction de l'UGTT ? Est-ce qu'il va réussir, tout de même, à gâcher l'année de nos enfants, ne serait-ce que quelques uns d'entre eux ? Dans lequel cas, comment vont réagir les parents de ces pauvres victimes ? Qui va, au final, payer les pots cassés ? Et est-ce que le gouvernement va tenir bon, et maintenir son ministre ? Ou va-t-il le virer pour faire plaisir à Lassaâd Yâkoubi et son camarade Gammoudi ? Dans lequel cas, le gouvernement sera-t-il conscient de la porte qu'il va ouvrir devant les protestataires de tous bords qui vont être boostés par l'exploit de Yaâkooubi, et « oseront » demander tout et n'importe quoi d'un gouvernement qui aura fait a preuve de son incapacité à faire face aux crises ? D'où la question à dix millions de dinars : « Qui va pouvoir arrêter Lassaâd yaâkoubi » ?