Le président de la commission technique d'enquête sur les décès des nouveau-nés à la maternité de la Rabta, Mohamed Douagi, a dévoilé ce jeudi, lors d'une conférence de presse, les résultats tant attendus, en rapport avec la cause des décès de ces nouveau-nés. Ce qu'il y a lieu de retenir de toute cette conférence, et en termes terre à terre, sans jargon médical, les décès ont été provoqués par une bactérie de type germe intestinal qui vit normalement dans le tube digestif de l'Homme, mais qui peut, dans certaines conditions, comme celle d'un hôpital ; où l'ambiance est saturée d'antibiotiques et autres drogues, causer des infections graves et résistantes aux antibiotiques usuels. L'enquête a, donc, mis le doigt sur l'agent en cause, et a éliminé toute faute médicale ou tout défaut de composition des produits pharmaceutiques employés. L'agent causal ayant été identifié, il fallait, ensuite chercher qui l'avait introduit dans le circuit de préparation des solutions alimentaires de ces nouveau-nés, puisque ce germe n'a pu souiller ces préparations, qu'au cours de leur manipulation par certains agents. La première chose à faire était, en toute logique, de demander des examens bactériologiques pour les personnels en contact direct avec ces solutions. Le but n'étant pas de désigner un coupable et de le livrer à la foule pour le lyncher, mais, plutôt, pour essayer de comprendre le pourquoi de la faille qui a permis cette infection. Sachant que pour qu'un tel germe arrive au contact des préparations, il fallait, obligatoirement, que l'un des agents responsables de la manipulation, ait eu cette bactérie sur les mains ou sur la blouse ? Sachant que, comme pour toutes les infections transmissibles par les mains, le porteur final pourrait ne constituer que le dernier maillon d'une longue chaîne de transmission de ce germe mortel. C'est dire l'importance de ces examens bactériologiques et l'importance de connaitre les « vecteurs » de cette bactérie, pour savoir, à l'avenir, prendre les précautions nécessaires afin d'éviter de telles catastrophes. Mais, et c'est là que çà devient intéressant, les agents en question ont catégoriquement, refusé de se soumettre à ces examens, sur les conseils, voire les ordres, des membres de leur syndicat. On a dit que çà devenait intéressant, car, comme tout le monde le sait, depuis le début, il y avait une double enquête : Celle technique menée par l'équipe du ministère de la santé, et celle judiciaire menée par le ministère public. Or, l'absence de réaction à ce refus de se soumettre aux examens biologiques par les agents en question, de la part du parquet, ne peut que laisser dubitatif. A notre connaissance, ce refus constituait un acte grave d'obstruction à la justice, dans la mesure où çà empêchait de poursuivre une enquête en rapport avec une gravissime affaire qui était devenue une affaire d'Etat. Et, toujours à notre connaissance, l'obstruction à la justice est passible de peines d'emprisonnement. Mais, à la grande stupéfaction de tout le monde, cette affaire n'a eu aucune suite ! Du coup, l'enquête n'a pu être menée jusqu'au bout, en délimitant les responsabilités et identifiant les balises d'une éventuelle prévention ultérieure, et la faute n'aura pas été, comme le craignaient certains, par la faute des médecins de la commission qui avaient été accusés de vouloir protéger leurs collègues. La faute dans cette enquête au goût d'inachevé et qui a laissé le tunisien sur sa faim, incombe indubitablement, aux syndicalistes de la santé, qui n'en sont pas à leur première démonstration de force, dans le sens de miner et de saccager le système de santé. Dorénavant, donc, il ne faudrait plus se lamenter sur le sort du système de santé en essayant de comprendre le pourquoi du comment de la chose, puisque tout le monde sait qui est à l'origine de cette situation catastrophique !!