Sur les 15 nouveaux-nés qui sont décédés au cours de la semaine précédente et dont 90% sont des prématurés, l'infection nosocomiale a bien été confirmée pour 13 cas selon les résultats préliminaires des prélèvements et des analyses qui ont été effectués dans le cadre de l'enquête diligentée pour déterminer les causes et les responsabilités de chacun dans cette catastrophe nationale qui a suscité une onde de choc dans le milieu hospitalo-universitaire. Ce chiffre a été présenté, hier, lors d'une conférence de presse qui a été tenue par le Professeur Mohamed Douagi, président de la commission d'enquête sur le décès des nouveaux-nés, en présence du Professeur Hanen Touiri chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital La Rabta et membre de ladite commission composée de 12 membres qui ont été sélectionnés sur la base de critères bien précis dont celui de la spécialité et du domaine de compétence s'harmonisant avec les besoins de l'enquête. « Il faut savoir que la ministre par intérim n'est pas du tout intervenue dans le choix des membres de la commission », a tenu à souligner le Professeur Douagi qui a, par ailleurs, tenu à confirmer que depuis le dimanche 10 mars, aucun nouveau cas de décès de nourrisson par choc septique (infection nosocomiale) n'a été déclaré, ce qui a permis au ministère d'arrêter le bilan définitif à 15 décès. Le premier décès par choc sceptique au sein du service de néonatologie et de réanimation pédiatrique de l'hôpital Wassila-Bourguiba avait été signalé le 6 mars dernier. Huit autres décès de nourrissons sont par la suite déclarés le lendemain semant un vent de panique au sein du personnel médical et paramédical du troisième étage de cet établissement hospitalier. Soupçonnant la préparation alimentaire administrée aux nourrissons d'être à l'origine de leur décès — le choc septique est tellement brutal pour les prématurés que l'un d'eux décédera au bout de vingt minutes — le chef du centre décide alors de suspendre immédiatement l'alimentation parentérale administrée par sonde. « Il faut savoir qu'il s'agit pour certains de prématurés de 28 semaines qui pèsent moins de deux kilos et qui présentent des complications», a ajouté le président de la commission d'enquête qui a écarté avec fermeté l'éventualité que les produits pharmaceutiques (sérum, composantes intervenant dans la préparation des mélanges de nutrition parentérale…) utilisés au sein du centre de néonatologie soit périmés. Les résultats préliminaires des premiers prélèvements effectués ont, par contre, confirmé la présence d'un germe au niveau du processus de préparation des mélanges de nutrition parentérale (MNP), dû probablement à une défaillance au niveau d'un des maillons du système qui inclut comme étapes la préparation, la conservation, la manipulation…. et qui implique, par conséquent, plusieurs intervenants (techniciens,…). «C'est au juge d'instruction de déterminer s'il y a eu oui ou non une erreur humaine », a observé le Professeur Douagi, soulignant que d'autres analyses sont en cours et que les résultats définitifs de l'enquête seront dévoilés le 27 mars prochain. « Nous comptons pour l'heure présenter à la ministre une série de recommandations urgentes qui doivent être appliquées dans les jours qui suivent ». Prenant à son tour la parole, Jamel Mselem, président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'homme, a mis l'accent sur l'importance de prendre les mesures nécessaires afin que cette catastrophe ne se reproduise à l'avenir.