Le Président par intérim du Yémen et plusieurs partis de l'opposition sont convenus lundi d'entamer des discussions sur les modalités d'un transfert du pouvoir, alors que le pays est secoué depuis la mi-février par un soulèvement populaire contre Ali Abdallah Salah, à la tête du pays depuis près de 33 ans, a annoncé un porte-parole de l'opposition. Abdallah Oubal a affirmé que l'accord prévoyait l'ouverture d'un dialogue entre l'opposition et le parti du Président Salah afin de trouver un moyen de pousser le dirigeant yéménite vers la sortie conformément à des propositions avancées par des pays voisins du Yémen. Salah a publiquement accepté ces propositions par le passé tout en restant évasif sur leur mise en œuvre. L'accord de lundi pourrait ne pas mettre fin à l'impasse politique dans laquelle se trouve le pays ni empêcher de nouveaux affrontements entre les forces fidèles à Salah et les membres armés de tribus opposés au président. Il suggère cependant que le Président par intérim, Abed Rabbo Mansour Hadi, exerce ses pouvoirs constitutionnels en dépit de l'influence de l'entourage de Salah et de sa famille. La rencontre de lundi était la première entre une alliance de formations de l'opposition et le vice-président, dépositaire de l'autorité en l'absence du chef d'Etat, parti se faire soigner en Arabie saoudite le 5 juin après avoir été blessé dans une attaque contre son palais à Sanaa, la capitale. Un haut responsable yéménite présent dans la capitale saoudienne, où M. Salah a été hospitalisé, a affirmé sous couvert d'anonymat que l'état du Président était stationnaire et ne connaissait pas d'amélioration. Le rendez-vous, qui aurait été organisé sous la pression des pays occidentaux, s'est déroulé dans la résidence de M. Hadi à Sanaa. D'après des témoins, des membres des forces spéciales, une unité d'élite dirigée par le fils de Salah, Ahmed, étaient présents. De hauts responsables du parti au pouvoir, Sultan al-Burkany et Ahmed Ben Daghr, se sont joints à M. Hadi dans le cadre des négociations, selon le porte-parole de l'opposition. Les nouvelles de l'accord n'ont pas semblé avoir d'impact immédiat à Sanaa. D'après des témoins, les partisans de M. Salah et leurs opposants ont reçu des renforts. Un nombre accru de points de contrôle ont été érigés et des hommes armés étaient visibles dans les rues de la capitale.