Le député Ennahdha, Oussama Sghaier semble très inquiet ces derniers jours blocage d'un crédit extérieur salvateur, à son sens, de la part de la Banque Africaine du développement (BAD) d'une somme de 180 millions d'euros, soit l'équivalent d'environ 580 millions de dinars. En effet, Sghaier a indiqué, dans un post Facebook qu'il a publié à l'aube du 1er septembre, que la Tunisie a raté l'occasion d'obtenir le crédit précité malgré le besoin pressant du budget en argent... Il a précisé que l'arrêt du processus d'octroi du crédit est dû à l'évaluation de la banque de la situation du pays qu'elle juge, selon lui, comme peu rassurante du fait que le gouvernement d'Elyes Fakhfekh est démissionnaire et que des soupçons de conflits d'intérêt plane sur l'ex-chef du Gouvernement. Oussama Sghaier a attiré l'attention, dans son post très matinal, sur l'importance de soigner l'image de marque de la Tunisie notamment en matière d'intégrité des responsables auprès des bailleurs de fonds qui suivent à la loupe tout ce qui se passe dans le pays. Il a évoqué, entre autres, l'importance du rôle du palais du Bardo dans l'approbation des crédits extérieurs en tant que garant de stabilité et de transparence. Cependant, le jeune député a oublié que c'est à ce palais où ont été approuvés ou plutôt entérinés des dizaines, voire même des centaines de crédits extérieurs consommés pratiquement tous dans le colmatage du déficit budgétaire, au point que les représentants des principales instances financières internationales ont dernièrement posé plusieurs questions quant à la manière avec laquelle est gérée ou plutôt dilapidée la dette publique de la Tunisie. Il a, en outre, oublié de présenter des explications aux tunisiens quant au passage de la Tunisie dans un laps de temps très court et ce, juste après 2011 d'une gestion extrêmement prudente de ses finances publiques au laxisme le plus total. Faut-il rappeler que pour les gouvernements post 2011, l'endettement avait toujours été observé en tant que moyen de survie même s'il mène au dépassement des limites budgétaires et de toute gestion réfléchie et sérieuse. Il a permis aussi de dépenser sans pour autant augmenter, de manière adéquate, normalisée et équitable, les impôts et les prélèvements obligatoires, mesure évidemment délicate pour multiples raisons. Pour mémoire, à la fin du premier semestre 2020, le déficit budgétaire s'est aggravé de 56%, pour atteindre les 3,847 milliards de dinars, contre 2,463 milliards de dinars durant la même période de l'année écoulée. Toujours selon le même document, le volume de la dette publique s'est accru pour atteindre les 89,4 milliards de dinars, contre 83,1 milliards de dinars, à la fin du premier semestre de l'année écoulée. La dette extérieure représente 67,6% de l'ensemble de la dette publique (soit environ 60,4 milliards de dinars). Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!