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Tunisie – Finances publiques, le chaos...
Publié dans Tunisie Numérique le 20 - 05 - 2020

Le Chef du gouvernement, Elyes Fakhfekh vient de publier, une circulaire relative à l'élaboration du budget de l'Etat pour l'exercice 2021 où plusieurs mesures ont été annoncées se rapportant à la gestion des frais de fonctionnement et des dépenses d'investissement de l'Etat.
Concernant les frais de fonctionnement, en particulier, ceci concerne la compression des primes de rendement, le gel des recrutements et le report des promotions et programmes de formation.
D'autres mesures ont été annoncées, à cet effet, telles que la non-compensation des postes vacants, le redéploiement des ressources humaines, la limitation des heures supplémentaires et la rationalisation de la consommation d'énergie.
La circulaire appelle à doubler d'effort pour rationaliser les dépenses de fonctionnement durant la période 2021- 2023, afin que leur évolution globale ne dépasse pas les 3%.
Côté dépenses d'investissement, le Chef du Gouvernement demande le rééchelonnement des payements des fournisseurs publics, déjà ruinés par des arriérés non réglés de l'ordre de 700 millions de dinars et ce, parallèlement à la priorisation de la réalisation des grands projets, renvoyée depuis de longues années aux calandres grecques.
La circulaire, qui a suscité colère et polémique, justifie les mesures par les effets négatifs de la crise sanitaire sur l'économie et les finances publiques, ce qui aura pour conséquence, selon les explications avancées, une régression importante des ressources de l'Etat.
Il est clair que le gouvernement a signé à travers ces mesures le début d'une étape d'austérité sévère. Néanmoins, plusieurs paramètres posent maintes questions, quant à l'appropriation de ce choix budgétaire.
En effet, la Tunisie dispose, actuellement, d'après les chiffres de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) des réserves en devises et d'un solde du trésor public de l'ordre de 22.851 millions de dinars. L'institut d'émission est en situation de sur liquidité, puisqu'il vient d'injecter aujourd'hui, lundi 18 mai 2020 sur le marché interbancaire un volume global de refinancement de 10.018 millions de dinars. Au total, les réserves disponibles, au sens large, représentent 69.5% du budget de l'Etat.
Ceci veut dire, clairement, que la situation financière du pays est largement liquide ce qui vide de tout sens la démarche annoncée par le gouvernement pour adopter une approche de gestion aussi austère.
Mieux encore, selon les données officielles, le secteur extérieur a fait preuve durant la crise sanitaire de résilience puisque le déficit commercial s'est réduit de 1.492,9 millions de dinars fin avril écoulé. Il en est de même pour les recettes des transferts des tunisiens résidents à l'étranger et des non-résidents qui sont d'après les derniers chiffres actualisées de la BCT de l'ordre de 2.406,5 millions de dinars contre 2966.8 une année auparavant.
Cependant cette légère baisse a été, largement, compensée par la régression du service extérieur de la dette qui a baissé de 3.563,5 à 2.791,9 millions de dinars.
Sur un autre plan, la pandémie a été une vraie aubaine pour les finances publiques de la Tunisie du fait que le gouvernement a bénéficié d'un apport généreux de la part d'une partie de la communauté internationale et de différentes institutions financières, plus particulièrement de l'Union européenne, de la Banque africaine de développement, du Fonds monétaire international et de la banque islamique de développement.
Le total de ces sommes, sous forme de crédits à des conditions très avantageuses, s'élève à près de 6 milliards de dinars, sans oublier le crédit en devises des banques tunisiennes de 1.417 milliards de dinars et les 200 millions de dinars récoltés par le Fonds 1818 ainsi que les multiples dons en nature, surtout sous forme de matériel et d'équipement médicaux...
Evidemment, il ne faut pas oublier que le budget de l'Etat va gagner à la suite de l'effondrement des cours du pétrole au moins 180 millions de dinars, selon les estimations d'impact des cours du baril en nette baisse depuis un peu plus d'un mois.
Ce qui est curieux aussi est que la circulaire gouvernementale stipule littéralement que l'année en cours subira de plein fouet la morosité économique et la récession tout en affirmant que l'année 2021 connaîtra le début de la relance.
Ainsi, la démarche d'austérité n'a aucune raison d'être surtout que le gouvernement doit en évidence mobiliser les ressources fiscales et douanières là où ils se trouvent, en l'occurrence chez les importateurs rentiers, les contrebandiers, les forfaitaires et les évadés fiscaux.
On estime que la valeur de l'évasion fiscale est d'environ 1.400 Millions de Dinars, en moyenne annuelle, sans tenir compte des acteurs du secteur informel ou souterrain. Le chiffre peut atteindre, à ce titre, 10 à 15 milliards de dinars par an.
Sous ces angles, il est presque certain que le gouvernement ne fait qu'appliquer les recommandations du fonds monétaires international après le déblocage récent d'un financement à travers l'instrument de financement rapide de l'organisation internationale de 754 millions de dinars avec la promesse de négocier un nouveau programme de financement élargi.
Les dites recommandations basées sur l'application d'une austérité budgétaire sévère ne peut mener qu'au chaos. D'un point de vue strictement économique, l'austérité a un effet qui consacre la stagnation de l'inflation particulièrement dans le cas de la Tunisie, c'est-à-dire qu'elle contribue à faire fluctuer les prix et la demande.
Le mécanisme est le suivant. Une mesure consistant à augmenter les pressions fiscales et/ou sociales va réduire le revenu disponible des ménages qui vont logiquement baisser leur consommation La demande va donc baisser et l'offre va être plutôt importante : l'économie se retrouve donc en surproduction.
Pour essayer de vendre cette production en trop, les entreprises spéculent sur les prix et par conséquent font moins de profits que prévu. Ensuite, anticipant une demande moindre, ils vont couper dans leur production et licencier des employés. Ainsi, le chômage augmentera et le revenu disponible diminuera, ce qui se traduira par une réduction de la consommation : l'économie se retrouvera encore en surproduction.
Le cercle de la récession est ainsi enclenché.
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