Pour tenter d'apaiser la contestation, le Premier ministre égyptien Essam Charaf doit présenter lundi 18 juillet un nouveau Gouvernement. Il s'est choisi comme adjoints un économiste expérimenté, Hazem Beblawi, et un membre influent d'un parti libéral, Ali Al-Silmi, une décision qui illustre sa volonté d'apaiser les manifestants mais aussi de redresser une économie mise à mal par l'instabilité. Selon l'agence officielle Mena, M. Charaf a déjà dimanche soumis une nouvelle liste de ministres au Conseil suprême des forces armées (CSFA), à la tête de l'Egypte depuis le départ d'Hosni Moubarak. Dans le même temps, le ministre des affaires étrangères, Mohammed Al-Orabi, a présenté sa démission “pour épargner au premier ministre tout embarras pendant les négociations sur le remaniement”, selon l'agence officielle Mena. Selon les médias officiels, une quinzaine de ministres doivent être remplacés. Une limitation du recours aux tribunaux militaires L'armée égyptienne, en charge du pays depuis la chute en février du président Hosni Moubarak, a promis de limiter le recours aux tribunaux militaires pour juger les civils, accédant ainsi à l'une des principales revendications des manifestants. Dans un communiqué publié samedi soir sur sa page Facebook, le Conseil suprême des forces armées s'est engagé à ne juger devant des tribunaux militaires que les affaires de viols, d'agressions de policiers et d'attaques armées. La multiplication des procès de civils devant ces juridictions spéciales est l'une des raisons qui ont poussé des milliers d'Egyptiens à redescendre dans la rue pour réclamer de réelles réformes. Si elle compte respecter les manifestations pacifiques, l'armée à néanmoins prévenue qu'elle interviendrait en cas d'atteintes aux biens publics ou privés. Vendredi, des milliers de manifestants étaient descendus dans les rues du pays pour réclamer un plan clair et transparent pour la transition au sommet de l'Etat. Depuis le 8 juillet, des manifestants campent aussi sur l'emblématique place Tahrir au Caire.