La lenteur dans le jugement des symboles de la corruption, la libération de certains d'entre eux et l'autorisation à certains autres de quitter le pays sont des pratiques qui ne peuvent que dévier la révolution du peuple de sa trajectoire initiale, envenimer la situation et attiser les tensions, a affirmé le bureau exécutif de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Dans une déclaration issue de la réunion qui a eu lieu, mardi, sous la présidence de son Secrétaire général Abdessalem Jrad, le bureau exécutif de la centrale syndicale appelle, également, à « l'accélération du jugement des corrompus, des pilleurs de l'argent public et des tueurs d'innocents, en optant pour une justice indépendante qui rompt avec les anciennes pratiques». Dans cette déclaration rendue publique mercredi, l'UGTT se dit étonnée face à « la poursuite de la négligence par le gouvernement de transition des zones intérieures et à l'absence d'un programme clair pour développer et promouvoir l'investissement dans ces régions, afin de remédier aux phénomènes de la pauvreté et du chômage ». D'autre part, l'UGTT condamne la violence sous toutes ses formes et appelle à ouvrir immédiatement une enquête pour identifier les véritables raisons des troubles qui se sont produits, récemment, dans certaines régions du pays. Dans le même contexte, la centrale syndicale met l'accent sur la nécessité pour les forces de l'ordre de jouer leur rôle dans la lutte contre la dérive sécuritaire, en prenant des «mesures préventives visant à endiguer la montée de la violence dans certaines régions ». Après s'était félicité des majorations salariales dans les secteurs public et privé, malgré une conjoncture fort difficile, l'UGTT se dit profondément préoccupée face à la hausse vertigineuse des prix qui, estime-t-il, à « réduit l'impact des dernières augmentations sur le pouvoir d'achat du citoyen ». A cet égard, l'UGTT appelle le gouvernement de transition à lutter contre la spéculation et l'importation clandestine des produits locaux, à travers le renforcement du contrôle sécuritaire et douanier sur les frontières. En conclusion, le bureau exécutif réaffirme son attachement aux revendications légitimes de tous les salariés et appelle les travailleurs à « éviter de participer aux sit-ins sauvages » qui, relève-t-il, ont des incidences négatives sur le développement de l'économie nationale. Il appelle, également, à relancer la chaîne de production dans les secteurs affectés par des sit-ins permanents et à adopter d'autres mécanismes de dialogue pour répondre aux revendications des travailleurs.