On ne peut pas dire qu'on lui a fait un cadeau en le nommant chef du gouvernement tunisien. Mechichi hérite, en effet, non seulement d'un pays exsangue avec d'énormes problèmes économiques et de trésorerie, mais aussi, d'un pays mis à mal par les gouvernements qui l'ont précédé, par rapport au capital confiance avec les partenaires et les bailleurs de fonds. Sans oublier, bien évidemment, la crise sanitaire qui a fini par mettre KO le pays en entier. Car la délicatesse de la situation dans laquelle se trouve Hichem Mechichi et son ministre de l'économie, ce n'est pas tant, les requêtes de la Tunisie auprès du FMI, mais il s'agit, surtout, de se faire pardonner les erreurs du passé. C'est-à-dire les erreurs commises par ses prédécesseurs, et çà date du temps de la Troïka. Tous les gouvernements qui se sont succédés aux commandes de la Tunisie, depuis 2011, ont mis le pays en grande difficulté financière et économique, mais ils ont, aussi, perdu la confiance des partenaires économiques, les bailleurs de fonds, en s'entêtant à ne pas mettre en place les réformes demandées. Et, pire encore, en faisant des tas de promesses, dans ce sens, sans jamais avoir eu le courage d'entreprendre quoi que ce soit. Du coup, Mechichi devra faire face au plus grand scepticisme de la part des dirigeants du FMI. Et il devra les convaincre que, cette fois-ci, il va, entamer les réformes en question, sans plus tarder. Il devra, même, se soumettre à leurs exigences en faisant éditer des lois pour annoncer l'engagement de l'Etat sur cette voie de réformes. C'est, donc, maintenant, que le vrai travail va commencer, avec les bailleurs de fond, et il s'agira, avant de parler chiffres, de se redorer le blason, et de montrer toute sa bonne volonté. Et, pour ce faire, Mechichi va pouvoir compter sur les amis et alliés de la Tunisie qui lui ont réitéré ces derniers jours, leur détermination à soutenir sa position devant le FMI. Il s'agit, entre, autres des USA, des pays européens, du G7... De tous les acteurs à grande influence auprès du FMI. Et encore, la tâche ne s'annonce pas facile, et le jeu n'est pas gagné d'office. Il faudra convaincre le FMI de sa détermination, et de sa bonne volonté. Mais il faudra, surtout, les convaincre que les empêcheurs de tourner en rond, et les détracteurs du gouvernement ne vont pas trop nuire à la mise en place de ce programme. Car au FMI on voit d'un très mauvais œil la guerre qui embrase les liens entre les institutions de l'Etat, en ce moment ! Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!