Alors que la révolution libyenne est près de vaincre et que va s'ouvrir une nouvelle page de l'histoire nord-africaine, de nouveaux axes vont se dessiner, déja pressentis par le Gouvernement algérien qui doit concilier entre une population qui trouve la révolution tunisienne “sympathique” et un risque de contagion avec une remise en question de l'oligarchie qui s'enrichit de façon massive aux dépens du commun des mortels. Le Gouvernement algérien multiplie les actes antirévolutionnaires. Celà va du chanteur Bendir Man, considéré comme indésirable en Algérie, à l'issue de deux concerts dont un arrêté en plein milieu, à la propagande anti-tourisme algérien en Tunisie, qui affirme que la Tunisie est un coupe-gorge pour les touristes algériens, à l'aide supposée du Gouvernement Algérien aux Kadhafistes et la liste est longue. Pour le Maroc, ce n'est pas mieux. La presse marocaine ensence continuellement la “révolution royale” et essaye de montrer le piteux échec de la révolution tunisienne. Alors un axe algéro-marocain antirévolutionnaire, pourquoi pas ? Appeurés par notre petite Tunisie, ces deux Gouvernement totalitaires et antidémocratiques pourraient recourir à l'arme économique pour sanctionner cette Tunisie trop turbulente et trop attachante pour les peuples du Maghreb. La Tunisie gêne Elle gêne déja les européens qui n'arrivent pas à la classer (révolution islamiste ? prochaine dictature ? ou chose incroyable, ces arabes seraient-ils capables de créer une démocratie ?). Elle gêne ses voisins, elle a bouleversé l'échiquier du sud de la méditerranée, imitée même par des “incompris”, “indignés” européens. Serions-nous en train de créer une nouvelle voie, hors du nationalisme arabo-islamique, hors de l'acceptation de la supériorité morale occidentale ?