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Par Abdelaziz Gatri : Une lettre à Son Excellence le Président Joe Biden
Publié dans Tunisie Numérique le 19 - 10 - 2021


" Monsieur le Président,
Après vous avoir adressé des expressions de salutations et de respect, je voudrais, d'emblée, vous permettre de m'adresser au grand peuple américain en votre personne pour lui transmettre les sentiments les plus sincères de cordialité et d'appréciation, d'autant plus que je sais que le peuple tunisien partage le même sentiment d'animosité sur les conflits entre les deux pays et l'a exprimé à plusieurs reprises tout au long de l'histoire commune des deux pays amis. Je n'entrerai pas dans ses détails car ils sont écrits avec précision dans l'ouverture du site officiel de votre ambassade en Tunisie.
Mais je n'oublierai jamais la position des Etats-Unis d'Amérique à l'instigation de Son Excellence Hooker Doolittle, Consul Général en Tunisie de 1941 à 1943, qui est devenu un ami proche du leader Bourguiba et d'ailleurs l'une des rues de la capitale tunisienne porte son nom.
Je n'oublierai pas également son soutien à la direction de la résistance tunisienne près les Nations Unis et le Conseil de Sécurité pendant la guerre d'indépendance. Puis, lorsque la nouvelle situation a nécessité de jeter les bases du jeune Etat et de ses infrastructures, ou lors des opérations de sauvetage après les inondations dévastatrices de 1969.
Je n'oublierai jamais l'accueil historique par le peuple américain, notamment le président Kennedy, de notre leader Bourguiba en mai 1961, en dépit de l'orientation économique de gauche adoptée en Tunisie dans les années soixante et le changement de l'appellation du Parti Constitutionnel Libre au Parti Socialiste Constitutionnel et l'adoption du système de propriété commune des moyens de production qui s'appelle le mutualisme.
Je me souviens de ces réflexions et je pense à l'interaction de votre administration avec les décisions correctives prises par Son Excellence le Président Kais Saied dimanche soir 25 juillet, anniversaire de la fête de la République et de l'assassinat du militant politique Mohamed Brahmi, en réponse aux aspirations du peuple tunisien exprimées à travers de nombreux mouvements sociaux organisés depuis plusieurs mois et ont abouti ce jour-là à des manifestations appelant au renversement du système de corruption et de terrorisme qui s'est emparé de l'Etat tunisien après la Révolution... Des mouvements que j'ai personnellement revendiqué et auxquels j'ai participé.
Les autorités de votre pays ont eu de fréquentes interactions avec la nouvelle situation en Tunisie, à commencer par la déclaration du Département d'Etat américain concernant l'appel téléphonique de Son Excellence le Ministre Blinken à Son Excellence le Président Saied le lendemain soir, lundi 26, dans lequel il l'a exhorté à adhérer aux principes de la démocratie et des droits de l'homme et à maintenir un dialogue ouvert avec tous les acteurs politiques.
Puis l'appel de votre conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, le samedi 31 juillet, dans lequel il a exhorté le président tunisien Kais Saied à élaborer un plan pour un retour rapide sur la voie démocratique.
Ajoutant à cela, la visite de votre conseiller adjoint à la sécurité nationale à Saied, qui lui a porté une lettre écrite dans laquelle vous avez exhorté la Tunisie à reprendre rapidement le chemin de la démocratie parlementaire.
Puis finalement, la visite d'une délégation du Congrès conduite par le sénateur Chris Murphy et le sénateur John Osof, au cours de laquelle le président a été exhorté à revenir sur la voie démocratique.
Je vous exprime en tant que citoyen tunisien libre, honnête et soucieux des relations du respect mutuel et des intérêts communs entre les deux pays, mon ressentiment quant à l'affectation du personnel de seconde classe dans votre administration, à savoir un conseiller à la sécurité nationale et son adjoint.
Avec tout notre respect envers eux, ces derniers ne figurent pas dans le protocole de paix américain, le fait de les avoir chargé de contacter le Président d'un pays Indépendant et souverain et lui avoir dicté vos conditions comme s'il était à leur service, et indépendamment de mon avis sur la pertinence de ces diktats, je condamne fermement cette ingérence illégale de votre administration dans les affaires d'un pays indépendant et souverain qu'est la Tunisie.
C'est ce qui est de la forme. Quant au contenu des appels, lettres et visites, qui appelaient tous à « un retour sur la voie démocratique », je m'interroge, avec la majorité de mon peuple, sur le sens du terme « retour à la démocratie » et le sens du terme « transition démocratique » : « Tous les partis politiques » ? Cela signifie-t-il l'abandon des décisions prises dans la soirée du 25 juillet, le retour du système de corruption et de terrorisme qui était sur le devant de la scène politique, et l'abrogation de la volonté du peuple tunisien, qui s'y est opposé comme un seul homme ?
Cela signifie-t-il le retour du parlement illégitime, élu par l'argent corrompu en provenance du Qatar et des chaînes de télévision fidèles, en la mise à disposition de l'administration, et en soudoyant les électeurs, avec l'attestation de toutes les autorités de contrôle en Tunisie allant de l'Instance Supérieure Indépendante pour les élections, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle en passant par la Cour des comptes ?
Son retour signifie-t-il la reprise des numéros clownesques et des échanges de violences et d'agressions répétées contre les parlementaires, qui ont particulièrement touché les femmes ? Cette scène était-elle un chemin démocratique auquel nous devons revenir ?
Si les Etats-Unis et les membres du Congrès tenaient au processus démocratique en Tunisie, en s'ingérant dans ses affaires intérieures au moins quatre fois en quarante jours, au rythme d'interventions tous les dix jours, alors pourquoi vous avez gardé le silence tout au long d'une décennie d'infractions flagrantes de la voie démocratique et des droits de l'homme par les gouvernements Successifs d'Ennahdha et ses alliés ?
Pourquoi le secrétaire d'Etat ne s'est-il pas adressé au chef du gouvernement d'Ennahda, Hammadi Jbali, lorsqu'il a envoyé ses « escadrons » de police à Siliana pour tirer en chevrotine sur les citoyens comme des cailles pour soutenir son Gouverneur corrompu ?
Pourquoi le conseiller de sécurité nationale américaine n'a-t-il pas exhorté Hammadi Jbali pour respecter la voie démocratique lors de l'assassinat de Chokri Belaid et Mohammed Brahmi à instigués par la haute direction du Parti Ennahdha, dont le ministre de l'Intérieur Ali Larayedh et le député si éminent dans le mouvement, Habib Ellouze qui a déclaré qu'il arracherait mains nues les intestins de Belaïd ?
Pourquoi son assistant ne s'est-il pas rendu en Tunisie et n'a-t-il pas dénoncé les attaques brutales contre les manifestants tout au long de l'année et leur arrestation, détention dans des conditions inhumaines et hors du cadre de la loi et leur torture sans en informer leurs familles et sans la présence d'avocats, sachant qu'ils sont majoritairement des jeunes et des mineurs ?
Comment gérez-vous le meurtre d'un amateur de football par noyade sur les mains de la police d'Ennahdha, ou le tir sur un manifestant, ou le fait de retirer le pantalon d'un jeune homme de 15 ans, de le traîner par terre et de le maltraiter lors de son arrestation ?
Tous ces crimes commis par l'Etat sous la direction d'un parti affilié à une organisation terroriste mondiale n'étaient-ils pas suffisants pour vous amener à agir afin de protéger le processus démocratique et les droits humains ?
En ce qui concerne les prestigieux membres du Congrès, dirigés par le prestigieux sénateur McCain qui s'est rendu en Tunisie trois fois en un an depuis la Révolution à février 2012 et qui a longuement enlacé le chef du gouvernement d'Ennahdha, Hammadi Jbali.
Pourquoi ne se sont-ils pas rendus en Tunisie lors que l'ambassade américaine a été attaquée et envahie par des milliers de salafistes sous les auspices du gouvernement Jbali et de son ministre de l'Intérieur Ali Larayedh ?
Pourquoi l'administration de votre pays s'est-elle contentée de punir le peuple tunisien innocent en le troquant pour compenser les pertes résultant de cette attaque avec un terrain lui appartenant aux tunisiens et d'attaquer sa souveraineté, au lieu de tenir pour responsables ceux qui ont permis cet assaut alors qu'il avait été signalé à l'avance par les intérêts sécuritaires ?
Une question s'impose :
Le parti Ennahdha a conclu, au cours de la succession des gouvernements ayant conduit le pays à la faillite, des contrats de lobbying d'une valeur de millions de dinars payé par des fonds à l'étranger interdits par la loi tunisienne.
Ces contrats coïncidaient avec les dates électorales, qui prouvent l'investissement d'énormes fonds à l'étranger pour influencer l'opinion publique d'une manière qui affecte les résultats des élections.
N'était-ce pas suffisant pour inciter Ennahda à respecter les règles de la voie démocratique ? Quel était le secret de la coïncidence du dernier contrat de lobbying avec les décisions du président tunisien et les tweets du sénateur Murphy, dans lesquels il a menacé d'utiliser le dossier de l'aide américaine comme moyen de pression sur le président Kais Saied, avant de se rendre en Tunisie pour l'informer directement ?
Monsieur le Président, ni le président Kais Saied ni le peuple tunisien n'ont été complices des attentats qui ont visé les missions diplomatiques américaines au Caire, à Tripoli et en Tunisie entre le 11 et le 14 septembre 2012.
Quant aux personnes impliquées, elles étaient protégées par vos alliés dont des partis et des gangs de marchands de religion dans ces trois pays.
De même, la Présidence de la République tunisienne et son gouvernement ont pris l'écart des pressions politiques internes américaines et ne se sont pas immiscés dans les affaires politiques américaines intérieures, surtout après que votre prédécesseur à la Maison Blanche a refusé de vous remettre le pouvoir après les élections, et son mépris pour la volonté du peuple américain ainsi que le comportement de ses partisans lorsqu'ils ont envahi de manière barbare le siège du Congrès américain.
Nous, en tant que patriotes tunisiens libres, adhérons et partageons le souci de votre administration pour l'avenir de la Tunisie, mais nous vous surpassons dans notre engagement à exhorter le président Kais Saied à fournir une feuille de route sur sa conception du paysage politique pour les mois à venir.
Mais la différence réside dans le fait que nous sommes les enfants de cette nation et nous avons le droit de solliciter notre président et de le tenir responsable, alors que nous ne voyons ni votre légitimité ou celle de votre administration en cela, conformément aux dispositions des normes, des chartes internationales, des accords bilatéraux et de l'amitié entre les deux pays.
Mon espoir, tout mon espoir, c'est que vous ne vous considériez pas comme votre prédécesseur à la Maison Blanche et comme le sénateur Murphy que l'aide que votre pays accorde à la Tunisie lui donne le droit d'imposer un parti politique que les masses du peuple tunisien ont rejeté parce que le vrai nom qui s'applique à cette aide dans ce cas est le troc.
Il est vraiment regrettable que la direction de votre pays reste muette tout au long de la décennie sur les dérives électorales commises par le parti terroriste Ennahdha et ses alliés, les violations des droits et libertés, le pillage des biens du peuple et l'hypothèque de son avenir et l'avenir de ses enfants, et d'offrir une couverture politique et médiatique aux terroristes qui explosent et massacrent.
Des pratiques qui n'ont rien à voir avec la démocratie, et quand le peuple tunisien s'est soulevé pour y mettre fin et que le président a réagi à la douleur et à la volonté de son peuple, vous appelez à un retour sur la voie démocratique ?
Mon espoir, tout mon espoir, c'est que vous ne vous considériez pas comme votre prédécesseur à la Maison Blanche et comme le sénateur Murphy que l'aide que votre pays accorde à la Tunisie lui donne le droit d'imposer un parti politique que les masses du peuple tunisien ont rejeté parce que le vrai nom qui s'applique à cette aide dans ce cas est le troc."

Que Dieu protège la Tunisie et l'Amérique.
Vive l'amitié tuniso-américaine
Gloire aux peuples tunisien et américain.

Abdelaziz Gatri
Citoyen tunisien et activiste politique
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