Mongi Boughzala, l'expert économique du Forum démocratique pour le Travail et les libertés “FDTL”, a proposé de consacrer environ un milliard de dinars, prélevé sur le budget de l'Etat de l'année 2012, à la création de 100 000 emplois dans le secteur public, une solution d'urgence pour réduire le chômage des jeunes. Il a présenté les grandes lignes du programme économique du FDTL, relevant la possibilité d'intégrer progressivement ces jeunes dans les domaines des services sociaux, à l'instar de la jeunesse, du sport et de la culture, lesquels ont la capacité de générer entre 15 et 20 000 emplois, outre l'intégration de ces jeunes dans les corps de la sécurité et de l'armée (20 000 emplois) ainsi que l'organisation urbaine (plus de 10 mille emplois). L'expert économique a indiqué que la création de 100 000 emplois s'inscrit dans le cadre du programme d'urgence qui s'étale sur les années 2012 et 2013, en attendant la reprise de l'activité économique à son rythme habituel afin que le secteur privé assure la relève du secteur public en matière de création d'emplois. Certains observateurs considèrent que ce chiffre est relativement élevé et peut avoir des retombées sur le déficit budgétaire. M. Mohamed Haddar, Président de l'Association des économistes tunisiens « ASECTU » a fait remarquer que le fait de consacrer 1 milliard de dinars pour recruter 100 mille jeunes représente environ 5% du budget de l'Etat, s'interrogeant, dans ce cadre, sur la finalité de ce recrutement dans la fonction publique. M. Boughzala considère que le montant d'un milliard de dinars ne constitue pas une surcharge pour le budget de l'Etat, sachant que l'emploi est une priorité absolue à l'heure actuelle. Il a ajouté, dans ce contexte, que le secteur public est le secteur idoine pour recruter 100 000 jeunes. Il a ajouté que le déficit budgétaire, lequel varie actuellement entre 3,5% et 4% du PIB, n'est pas un obstacle à l'allocation d'un milliard supplémentaire devant être consacrée à l'emploi, notamment pour un pays qui passe par une période de transition comme la Tunisie. L'expert économique a fait savoir que le financement de ce déficit budgétaire à travers l'endettement public, estimé à 45% du PIB, n'est pas un obstacle additionnel, d'autant que ce taux est considéré comme meilleur que celui enregistré dans d'autres pays comme la Grèce et l'Italie. L'économiste estime que le nouveau schéma de développement que propose «Ettakatol » et placé sous le signe “un schéma de développement nouveau pour une économie forte et équilibrée” nécessite l'établissement de nouvelles relations économiques entre les parties sociales, l'accroissement du rythme de l'investissement privé et la réalisation d'une réforme fiscale profonde «qui assure l'équité fiscale absente durant des années». Ce schéma exige également, a-t-il dit, la révision des lois régissant le travail et l'institution d'un contrat social sain et souple qui garantit à la fois les droits de l'entreprise et de ses employés. Sur un autre plan, M. Boughazela a souligné l'importance de la concorde sociale entre les parties concernées (ministères, patronat, syndicats) dans l'établissement d'un climat social sain au sein des entreprises. Au rayon de la fiscalité, l'économiste a évoqué la question de la réforme du régime fiscal, relevant que le parti suggère la mise en place d'un nouveau régime favorisant le rétablissement de la confiance et la réconciliation entre le contribuable et le fisc. Le parti propose de réduire les impôts sur les entreprises de 30 à 25%, outre l'exonération des salariés dont le revenu annuel ne dépasse pas 3500 dinars de l'impôt sur les revenus, l'objectif étant de renforcer leur pouvoir d'achat. Il suggère aussi la révision des exonérations et des avantages fiscaux qui semblent désormais «sans intérêt», estimant que ceux-ci génèreraient des recettes fiscales d'environ 800 millions de dinars par an. M. Mongi Boughazela, a appelé, dans ce contexte, à réviser le code d'incitation à l'investissement dans la perspective d'encourager les entreprises qui investissent dans les régions intérieures. Dans son programme, le parti propose également «une répartition du pays en 5 grands pôles équilibrés reposant sur les services, l'agriculture, le tourisme et l'industrie, tout en garantissant des similarités au triple plan des niveaux du volume des transactions, du nombre d'habitants et de la complémentarité entre les secteurs, l'ultime but étant de garantir une croissance harmonieuse.