C'est une drôle d'histoire que nous raconte l'Union régionale des professionnels de santé (URPS) de France. En dépit de tous les médecins tunisiens, algériens et marocains qu'elle a aspirés, l'Ile-de-France est en train de devenir «le premier désert médical de France métropolitaine". L'URPS parle même d'un «risque vital engagé», indiquant que les deux tiers des citoyens de la région sont dans des endroits qui manquent cruellement de médecins généralistes. On en conclut que la France a pompé, pour le moment, suffisamment de médecins spécialistes étrangers, il faut espérer qu'elle ne mettra pas le grappin sur les généralistes tunisiens, algériens et marocains… «Nous avions sonné l'alerte et maintenant on y est. Nous avons des risques de perte de chance pour les patients», a indiqué Valérie Briole, présidente de l'URPS Ile-de-France des médecins libéraux, une association qui regroupe 60 médecins libéraux élus par la profession. Elle ajouté lors d'une conférence de presse de la métropole du Grand Paris (MGP) que d'après les statistiques officielles, 7,5 millions de Franciliens (62,4% de la population) habitent dans un «désert médical», des endroits où les soins de santé sont les plus défaillants, d'après le classement des Agences régionales de santé (ARS). Le résultat immédiat : 1,7 million de patients n'ont pas de «médecin traitant en Ile-de-France», «des services de garde ferment faute de médecins» et les centres d'appels n'ont pas assez de médecins régulateurs, rapporte 20 Minutes ce jeudi 10 mars. Toujours selon les indicateurs de l'association, en 10 ans, la région a vu chuter drastiquement l'effectif de médecins libéraux, 3742 de moins dont 1821 généralistes. Idem pour les dermatologues (-28%), les gynécologues (-26 %), les ophtalmologues et les rhumatologues (-22%)… «C'est une catastrophe et ce n'est pas près de s'arranger», a déclaré Valérie Briole, qui ajoute qu'en Ile-de-France un médecin sur deux est âgé de plus de 60 ans et un sur quatre à plus de 65. «Cela donne une idée de la progression des déserts», a dit la rhumatologue. «Nous sommes devant une catastrophe sanitaire qui dépasse celle du Covid», a affirmé Ludovic Toro, président de la commission santé à la MGP ; selon lui il faut «maintenant réfléchir à la décentralisation en donnant aux soignants et aux élus une possibilité de décider du futur»… Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!