Le président déchu Ben Ali a reçu, du ministère tunisien des Affaires étrangères, un passeport diplomatique deux jours après sa fuite en Arabie Saoudite. À l'époque, Kamel Morjane exerçait la fonction de chef de la diplomatie tunisienne. Zine el-Abidine Ben Ali, son épouse et plusieurs membres de sa famille se sont vus délivrer des passeports diplomatiques tunisiens par le ministère des Affaires étrangères deux jours après leur fuite en Arabie saoudite, le 14 janvier (à ce moment-là, ce n'était pas illégal). Sur son passeport, Ben Ali était présenté comme « ex-président ». Ces documents de voyage ont été annulés lorsque la justice a lancé des mandats d'arrêt contre lui et certains membres de sa famille. À l'époque, Kamel Morjane était encore ministre des Affaires étrangères. Il avait été maintenu à son poste dans le premier gouvernement de Mohamed Ghannouchi, avant d'être contraint de le quitter sous la pression de la rue. Depuis plusieurs mois, Morjane n'est plus autorisé à voyager à l'étranger. Mais il a créé un parti politique et ne cache pas ses ambitions, malgré l'interdiction faite aux anciens responsables du RCD (l'ex-parti au pouvoir) de se présenter aux législatives du 23 octobre. M. Morjane a affirmé, il y a quelques instants, en direct, sur les ondes de Mosaïque FM, de vive voix qu'il assume ses responsabilités et qu'il connaissait ses prérogatives de chef de diplomatie en ce temps là.