Bruxelles 19 Fév : “J'ai le plaisir d'annoncer qu'à partir du dimanche 20 février, la mission +Hermes+ de Frontex (l'agence de surveillance des frontières européennes) sera officiellement déployée pour aider les autorités italiennes à gérer les flux des migrants en provenance d'Afrique du Nord, et en particulier les arrivées en provenance de Tunisie sur l'île de Lampedusa”, a annoncé la commissaire européenne en charge du dossier, Cecilia Malmström. Selon une source européenne, il s'agira dans un premier temps d'une trentaine de personnes, d'un avion et de plusieurs bateaux. Au total, une dizaine d'Etats, dont la France, se sont dits prêts à participer à cette mission. Malmström ajoute que «La démocratie, le développement économique et social sont ce que exigent le peuple tunisien et sont la solution concrète pour diminuer l'immigration clandestine » Jeudi dernier, le Ministre de l'Industrie et de la Technologie tunisien a qualifié comme « ridicule » l'engagement de l'UE de 258 millions d'euros (350 millions de dollars) pour aider le Tunisie à gérer sa transition politique. Rappelons que le grand nombre d'émigrants clandestins (5000 personnes), sont d'une majorité tunisienne en provenance de Zarzis utilisant des petites embarcations et dont plusieurs d'entre eux sont condamnés d'avoir des relations avec les milices de la famille Ben Ali-Trabelsi. Par conséquent, le ministre de l'Intérieur italien, Roberto Maroni, a déclaré dimanche 13 février sur une chaîne italienne qu'il va demander au ministre des Affaires Etrangères tunisien une intervention des unités de police italienne pour arrêter le flux des émigrants clandestins tunisiens vers les côtes italiennes. Selon le maire de Lampedusa, la plupart de ces immigrés clandestins souhaitent se rendre en France où vit une communauté tunisienne de 600.000 personnes. Paris s'est montré ferme mardi à l'égard des Tunisiens débarqués sur l'île italienne de Lampedusa, dont beaucoup veulent venir en France, le ministre de l'Intérieur prévenant qu'ils seront traités comme des immigrés clandestins appelés à être reconduits dans leur pays. Interrogé à l'Assemblée nationale, Brice Hortefeux a rappelé la règle en politique migratoire : “Un étranger en situation irrégulière a vocation à être reconduit dans son pays d'origine sauf situation humanitaire particulière.”