On ne l'a pas vue venir, comme on n'a pas vu venir les frappes contre les centrales électriques, mais la menace est bien là. L'armée ukrainienne, certainement sur la base de renseignements de première main, a fait part de sa crainte de voir Moscou lancer des attaques massives depuis la Biélorussie. Rappelons que cette dernière, au Nord de l'Ukraine, avait été une pièce maîtresse dans l'invasion de février dernier… «La rhétorique agressive des dirigeants militaires et politiques de la Russie et de la Biélorussie s'intensifie», a dit devant la presse Oleksiï Gromov, un cadre de l'état-major militaire ukrainien. «La menace de reprise de l'offensive sur le front nord par les forces armées russes grandit», a-t-il ajouté, rapporte Le Point ce jeudi 20 octobre. Rappelons que Moscou et Minsk ont officiellement installé une force militaire conjointe très récemment… Selon lui, «cette fois, l'offensive pourrait être (lancée) à l'ouest de la frontière biélorusse pour couper les principales voies d'approvisionnement en armes et équipements militaires» fournis par les Occidentaux, des livraisons qui passent par l'ouest de l'Ukraine, essentiellement par la Pologne. Avant la sortie de l'état-major militaire ukrainien, les services de renseignements biélorusses (KGB) avaient indiqué ceci : «Presque chaque jour, nous constatons une augmentation des activités de renseignement depuis le territoire ukrainien, des tentatives quotidiennes de violer l'espace aérien de la Biélorussie», rapporte l'agence de presse d'Etat Belta. «Malheureusement, la situation se développe très sérieusement dans notre direction sud», avait précisé le patron du KGB biélorusse, Ivan Tertel, sans plus d'indications. Rappelons que lundi dernier, le ministère biélorusse de la Défense avait annoncé que «jusqu'à 9000 soldats russes» et près de 170 chars seraient massés en Biélorussie pour rallier la nouvelle armée commune. Rappelons que la semaine dernière le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait brandi un projet d'attaques «terroristes» et de renversement de son régime, un complot prétendument ourdi par la Pologne, la Lituanie et l'Ukraine. Manifestement son plan pour justifier une action militaire conjointe avec Vladimir Poutine a pris de l'épaisseur depuis, au grand désarroi de Kiev qui doit en même temps faire face aux bombardements aériens et au harcèlement des Russes pour reprendre le terrain perdu. Si Moscou venait à couper le passage des armes occidentales, décisives sur le terrain, ce serait un coup très rude porté à l'effort de guerre ukrainien…
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