La Turquie a haussé le ton lundi, 21 novembre, contre le régime du président Assad, estimant que ce dernier quitterait le pouvoir tôt ou tard. Dans son discours à Istanbul lors d'une conférence internationale sur la religion, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a critiqué le refus du président syrien de mettre fin à l'effusion de sang qui se poursuit en Syrie depuis le début des manifestations à la mi-mars. « Vous ne pourrez continuer avec les chars et les armes qu'à un certain point, un jour viendra où vous vous en irez », a-t-il affirmé. « Nous ne pouvons absolument pas considérer comme humain l'usage de chars, de canons et d'armes contre ceux qui réclament des droits et une vie plus humaine», a ajouté M. Erdogan. Dans le même temps, des témoins ont fait état de tirs des forces syriennes lundi sur au moins deux autocars transportant des pèlerins turcs qui ont emprunté la voie routière via la Syrie pour rentrer en Turquie après avoir effectué le rituel du pèlerinage à La Mecque. Ces tirs auraient fait deux blessés. Erhan Surmeli, le chauffeur d'un des autocars a confié à l'Associated Press que l'incident est survenu lors de son arrêt à un point de contrôle. « Des soldats syriens, derrière des sacs de sable, ont émergé et injurié Erdogan quand nous leur avons dit que nous étions turcs. Ils ont tout à coup ouvert le feu sur l'autocar », a-t-il déclaré. On ignore si M. Erdogan était au courant des tirs des forces syriennes sur les deux autocars quand il a lancé ses reproches contre Al Assad. Mais le dirigeant turc se montre de plus en plus critique vis-à-vis du régime syrien. La semaine passée, il avait souligné que le monde devait de toute urgence « entendre les cris » venant de Syrie et agir pour mettre fin à la répression sanglante.