Le choix et la nomination de Rafik Abdessalem au poste de ministre des Affaires Etrangères avait suscité plusieurs réserves: D'abord à cause du lien de parenté le liant au président du mouvement Ennahdha étant le beau fils de Rached Ghannouchi, président et l'un des fondateurs du mouvement. Ce mouvement devenu parti politique après la Révolution, a obtenu la majorité des sièges de l'Assemblée nationale Constituante à l'issue des élections tenues le 23 octobre 2011. Ensuite à cause de la carrière du Dr Rafik qui, en 2010, aurait assisté à un séminaire de l'OTAN à propos de “L'initiative d'Istambul”, M. Rafik Abdessalem Bouchlaka y avait représenté l'Etat du Qatar. A ces commentaires et révélations, un mouvement de protestation a commencé à se dessiner et à se dresser face à la décision de nommer le Dr Rafik au poste de ministre des Affaires Etrangères, des manifestants se sont regroupés lundi, 26 décembre 2011, devant le ministère brandissant des slogans défavorables à la désignation du Dr au poste de ministre. Ces citoyens et protestataires voient en la désignation du Dr Rafik Abdessalem Bouchlaka, une ingérence de la part de l'Etat du Qatar dans les affaires internes de la Tunisie qu'ils soupçonnent d”être derrière la décision de le charger de ce porte-feuille ministériel. Qu'en pense le Syndicat de base des agents et fonctionnaires du ministère des Affaires Etrangères ? Interviewé par TunisieNumérique, Abderraouf Bettebaïeb, secrétaire général du Syndicat de base des fonctionnaires et agents ministère des Affaires Etrangères a affirmé la nécessité de l'indépendance du corps diplomatique : « les diplomates doivent être neutres et n'appartenir à aucun mouvement ou parti politique ». « Il faut que les gens sachent que les relations politiques avec les différents pays sont fixées par le président de la République après concertation avec le Premier ministre » a déclaré Bettebaïeb. A propos des dossiers de corruption au sein du ministère des Affaires Etrangères, Bettebaïeb a fait savoir qu'il s'agit d'une “minorité de diplomates que nous tenons à écarter puisqu'ils étaient impliqués avec l'ancien régime”. « Je souligne ici, la nécessité de rendre hommage aux « fils » du corps diplomatique qui ont travaillé honnêtement mais qui ont souffert durant l'ancien régime, ils doivent avoir au moins un avancement ou un passage de grade» a-t-il ajouté. M. Bettebaïeb a tenu à préciser que le ministère des Affaires Etrangères est un ministère technique et professionnel, il n'a pas à se prononcer sur l'appartenance de ses hauts responsables, le diplomate doit rester neutre et impartial dévoué à sa mission d'appliquer la politique de l'Etat sans aucune prise de position partisane. Abderraouf Bettebaïeb a assuré que les protestations devant le ministère des Affaires Etrangères sont un phénomène sain et tout à fait normal « Toutefois, nous tenons à rassurer le peuple tunisien, le Syndicat de base des agents du ministère des Affaires Etrangères gardera les yeux ouverts » et surveillera toutes les infractions ou les pratiques douteuses ». Quand madame s'en mêle !!! Soumaya Ghannouchi fille du Cheikh Rached et épouse du Docteur, a tenu à s'exprimer, et elle semble habituée à de telles interventions, prenant la défense de son père – et c'est légitime et normal-, défendant les positions du parti Ennahdha, et c'est bizarre car , d'une part le parti a son porte parole, et d'autre part, Soumaya Ghannouchi n'a pas de statut au sein du parti. Elle commence ici, à prendre la défense de son mari, le Dr Rafik Abdessalem Bouchlaka, nouveau ministre des Affaires Etrangères, qui était jusque là inconnu du grand public. Le message adressé est à la fois fort et agressif, pour quelqu'un qui n'a aucun statut officiel! Cet article mis en ligne par Soumaya Ghannouchi, a été bien partagé mais aussi bien commenté, il n'y avait pas que des commentaires complaisants!