Le président américain Donald Trump a annoncé ce week-end la relance d'un projet hautement symbolique : la reconstruction et la réouverture de la prison fédérale d'Alcatraz, fermée depuis plus de soixante ans. Objectif affiché : y enfermer "les criminels les plus violents et impitoyables d'Amérique". Dans un message publié sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a déclaré vouloir faire d'Alcatraz un centre pénitentiaire de haute sécurité élargi et modernisé, consacré à la détention des délinquants les plus dangereux, qu'il accuse de « semer la violence, le chaos et la saleté dans les rues américaines ». Une prison mythique, fermée depuis 1963 Le pénitencier d'Alcatraz, situé sur une île isolée à 2 kilomètres au large de San Francisco, a accueilli entre 1934 et 1963 certains des criminels les plus célèbres des Etats-Unis, à l'image du mafieux Al Capone ou de Robert Stroud, dit "l'homme aux canaris". Avec une capacité maximale de 336 détenus, cette prison fédérale était réputée pour sa sécurité extrême. Pourtant, selon les archives du FBI, 36 prisonniers ont tenté de s'évader lors de 14 tentatives distinctes. Presque tous ont été rattrapés ou retrouvés morts, à l'exception de trois évadés en 1962, jamais retrouvés et portés disparus à ce jour. La prison a été fermée en mars 1963, officiellement pour des raisons économiques : son fonctionnement coûtait trois fois plus cher que celui des autres établissements pénitentiaires fédéraux. Elle a ensuite été reconvertie en site touristique, accueillant chaque année plus d'un million de visiteurs. Un symbole de fermeté dans le programme sécuritaire de Trump Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie sécuritaire offensive que Donald Trump déploie depuis son retour à la Maison-Blanche. Le président fait de la lutte contre la criminalité violente, en particulier celle qu'il attribue à certains groupes de migrants, un axe central de son deuxième mandat. « Lorsque nous étions une nation plus sérieuse, nous n'avions aucun scrupule à isoler les criminels les plus dangereux. C'est ce que nous devons redevenir », a-t-il écrit sur Truth Social. Il a également annoncé une expansion significative du site d'Alcatraz, sans en préciser les modalités techniques ou environnementales. Le projet nécessitera une rénovation complète des infrastructures existantes, avec une modernisation des systèmes de sécurité, d'accès et de surveillance. Aucune date n'a encore été avancée pour le début des travaux. Une annonce qui suscite déjà la controverse Bien que le message ait été salué par une partie de son électorat conservateur, la réactivation d'Alcatraz soulève de nombreuses questions juridiques, budgétaires et environnementales. Le site est aujourd'hui classé au registre national des lieux historiques des Etats-Unis et protégé par le National Park Service. Par ailleurs, plusieurs juristes et ONG s'interrogent sur la légalité du transfert de prisonniers vers un site insulaire, potentiellement difficile d'accès pour les familles, les avocats et les organismes de contrôle. Ainsi, la volonté de Donald Trump de réouvrir Alcatraz va bien au-delà du symbole : elle traduit une vision sécuritaire stricte et un retour aux politiques carcérales les plus dures. Mais cette décision, à forte charge émotionnelle et politique, risque de relancer un débat national sur les dérives du système pénitentiaire américain, déjà critiqué pour sa surpopulation et ses conditions de détention. Le chantier, s'il voit le jour, s'annonce aussi bien polémique que médiatique. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!